Extrait Sport & Vie

hors-série n o 49 22 l’université Otto von Guericke de Magdebourg (Allemagne) a voulu en avoir le cœur net (3). En 2017, ils ont donc mis sur pied une étude qui comparait les effets sur le cerveau d’un programme d’apprentissage de la danse et d’un autre axé seulement sur la gymnastique. Pour cela, les scientifiques menés par le professeur Patrick Müller avaient recruté 22 seniors en bonne santé, âgés de 63 à 80 ans. Puis ils les avaient répartis en deux groupes: le groupe «danse» et le groupe «gym» . Pendant 18 mois, les participants du premier groupe (qui n’avaient jamais suivi de cours de danse précédemment) se sont essayés au rock’n’roll, à la danse en ligne, à la danse jazz ou encore à la danse carrée. Pendant ce temps, ceux du second groupe suivaient un programme d’entraînement force- endurance conventionnel comprenant principalement des exercices sur vélos ergomètres, des séries de squats et de flexions du biceps, des redressements assis et des étirements. A la fin de l’expérience, les scientifiques ont pu observer chez les apprentis danseurs un gonflement de la matière grise dans la région du gyrus précentral, c’est-à- dire la partie du cortex qui dirige les mouvements. Par rapport au groupe «gym» , on notait aussi une recrudescence votre cerveau , l’ancienne consultante de l’industrie pharmaceutique fait l’inventaire de tous les bienfaits de la danse, études scientifiques à l’appui (1). Il y a de quoi être surpris, surtout en ce qui concerne la sphère neurologique. En 2016, des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) ont ainsi fait passer des tests cognitifs à 87 participants en bonne santé, âgés de 51 à 90 ans (2). La moitié d’entre eux pratiquaient la danse depuis au moins trois ans. Résultats? Les danseurs réalisaient de bien meilleures performances aux tests de mémoire et d’apprentissage que les non-danseurs. Comment expliquer cela? Est-on sûr que la différence soit imputable à la danse? N’obtiendrait- on pas les mêmes effets favorables avec n’importe quelle autre activité physique? Une équipe de chercheurs de L a vidéo a été vue des dizaines de milliers de fois. Dans un vieil hangar remis à neuf, on voit une femme, Eileen Kramer, danser sur de la musique classique, vêtue d’une longue robe blanche qui vole autour d’elle. Ses larges mouvements de bras s’accordent à merveille avec sa respiration, donnant l’impression qu’elle évolue dans une bulle de totale sérénité. Petit détail: Eileen avait 99 ans au moment de la prise de vue. Elle est effectivement née le8novembre1914et adansésur lesplus belles scènes de la planète: Etats-Unis, France, Inde. Sur sa route, elle rencontra Ella Fitzgerald et Louis Armstrong qui lui montra comment danser le twist. Aujourd’hui, Eileen Kramer est âgée de 104 ans. Et elle continue de danser. «Je sais que cela semble un peu bête» confie- t-elle aux journalistes. «Mais je ne me sens pas différente de la fille que j’étais.» Comment expliquer un tel dynamisme? Quel rôle exact a joué la danse? Voilà le genre de question qui passionne la neurobiologiste Lucy Vincent. Dans son livre Faites danser La danseuse du siècle Eileen Kramer est l’une des danseuses australiennes les plus connues au monde. Ses performances génèrent un tas de commentaires extatiques sur internet. On admire sa grâce et sa beauté. Ah oui, on oubliait de le préciser… Eileen a 104 ans! VIEILLISSEMENT Plus fort que la L-dopa!

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