Extrait Sport & Vie

hors-série n o 48 32 De la Révolution de 1917 jusqu’à son éclatement, l’Union Soviétique a utilisé le sport comme vecteur d’autoglorification. Les sportifs étaient alors les chouchous du régime. A condition de la fermer, évidemment. RENCONTRE D’où vient votre passion pour le sport soviétique? Je suis né dans les années 80, à une période où les athlètes soviétiques brillaient souvent au firmament du sport mondial. En tous cas dans des disciplines comme l’athlétisme, l’hal- térophilie, la natation. Cette supréma- tie m’émerveillait quand j’étais petit, tout comme les récits qui décrivaient les filières d’excellence pour produire ces super-héros venus des pays de l’est, ainsi que tous les mythes qui leur étaient généralement accolés. Beaucoup plus tard, j’ai entrepris des études d’histoire et j’ai pris conscience qu’on savait finalement assez peu de choses sur l’organisation du sport en URSS. Alors que les archives sont ouvertes à la consultation depuis les années 90. Or la culture physique est un bon moyen d’étudier le proces- sus de «soviétisation» des esprits. On a beaucoup écrit sur l’idéologie, la politique, la culture, les arts. Pas telle- ment sur le sport. Renforce-toi, camarade! Le Français Sylvain Dufraisse a consacré une thèse de docto- rat à la fabrique de l’élite sportive soviétique. Après avoir vécu deux ans à Moscou, il est aujourd’hui maître de confé- rences à l’UFR STAPS de Nantes.

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