Extrait Sport & Vie

n o 173 32 SCIENCES doucement vers un tie-break décisif. Est-ce l’enjeu? La fatigue? Noah sent ses muscles se raidir. Mais que faire? «Le docteur Müller-Wohlfahrt m’avait parlé de la potion avant le match. Pas pendant!» se marre l’ancien capitaine de Coupe Davis. «J’ai voulu essayer.» Il sort sa fiole et boit une bonne rasade de cognac sous le regard interloqué du juge de chaise. Quand, au changement de côté, Noah croise son adversaire allemand, il prend bien le soin d’expirer profondément. «J’ai vu à sa mine qu’il avait bien compris ce que je venais d’avaler» raconte Noah qui s’impose finalement 8-6 au jeu décisif. Au moment de lui serrer la main, Becker n’en revient toujours pas. De retour aux vestiaires, le coup de bluff du Français continue d’alimenter les conversations. Les adversaires du jour, qui se connais- saient à peine, tissent alors les premiers liens d’une longue amitié qui poussera le célèbre docteur Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt, médecin attitré de la Mannschaft, Noah lui avait demandé pourquoi les Allemands battaient sys- tématiquement la bande de Platini. «Ils s’entraînent comme des bêtes et avant les matchs très importants, ils boivent un café-cognac» lui a confié celui qui s’oc- cupe aussi du Bayern Munich. Avant d’affronter Pat Cash, Noah applique la méthode. Dans la foulée, il sort l’Australien sur un double 6-4. En demi-finale, rebelote. Il joue contre Boris Becker, le tenant du titre. Après avoir empoché chacununemanche sur le score de 6-4, les deux hommes se dirigent tout Le terrain Nous sommes en février 1988. Après six mois loin des courts en raison d’une blessure, Yannick Noah effectue son retour lors du tournoi indoor de Milan. Après deux tours relativement faciles, le Français se retrouve en quart de finale contre Pat Cash, récent finaliste de l’Open d’Australie. Noah n’est pas le favori du match, loin de là. Il se dit alors que ce serait le bon moment pour tester à son tour la potion magique des joueurs de l’équipe nationale alle- mande de foot. Quelques mois plus tôt, pendant une consultation chez L’alcool au chevet de la science On boit de l’alcool depuis au moins 8000 ans, peut-être même plus. Pourtant on ignore encore plein de choses sur les spiritueux et leurs effets sur la santé. Heureusement, la science est là pour nous rassasier! Dossier réalisé par Olivier Beaufays Alcool et désinhibition PETIT BRAS, MOI? JAMAIS! E t u d e n ° 1

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