Extrait L'Objet d'Art

18 L’OBJET D’ART FÉVRIER 2021 EXTRAVAGANTES TERRINES À l’époque où le repas s’apparente à un spectacle, on n’hésite pas à éblouir ses convives par tous les moyens possibles. Quoi demieux pour sus- citer la curiosité et l’amusement de ses hôtes que de disposer sur la table d’incroyables terrines, dont les formes évoquent les mets savoureux qu’elles renferment ? À partir du milieu du XVIII e siècle, on assiste ainsi à la multi- plication de ces plats zoomorphes ou en forme de végétaux qui se veulent plus vrais que nature. Nées à la manufacture Hannong de Strasbourg et à la manufacture allemande de Höchst, elles s’inspirent vraisemblablement des animaux en porcelaine produits par Meissen. Leur succès est tel qu’elles sont bientôt imitées par de nombreusesmanufactures fran- çaises et étrangères. Le choix des animaux ou des fruits et légumes représentés n’est pas anodin et nous renseigne sur les aliments privilégiés au Siècle des lumières. Elles pou- vaient être accompagnées d’assiettes en trompe l’œil, les « attrapes », garnies de fruits et légumes en faïence, dont le nom lui-même trahit bien la volonté de piéger gentiment les convives. Camille Jolin PORTFOLIO

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