Extrait Dossier de l'Art

DOSSIER DE L’ART 259 / 7 ENTRETIEN AVEC LE COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION Pour diverses raisons, le XIX e siècle réapprend à voir la polychromie, et nous avons réuni quelques-unes des œuvres majeures que les artistes peuvent alors voir dans les musées. C’est le cas du Maure du Louvre, sta- tue en albâtre, lapis et marbres colorés qui n’a jusqu’alors jamais été prêtée pour une exposition, et qui a beau- coup inspiré Charles Cordier (voir p. 55). Autre objet très célèbre au XIX e siècle, la tanagra dite Dame en bleu (voir p. 33). Dans cet intérêt retrouvé du siècle pour la couleur, la polychro- Charles Cordier, Câpresse des colonies, 1861 . Albâtre, bronze argenté et oxydé, bronze doré ; piédouche en marbre cervelas, H. 96,5 ; L. 54 ; P. 28 cm, dont piédouche 19,5 cm Paris, musée d’Orsay Photo service de presse © Musée d’Orsay, dist. RMN – P. Schmidt Jean-Baptiste Carpeaux, La Princesse Mathilde , 1862 . Buste sur piédouche en marbre taillé dans le même bloc, H. 95,3 ; L. 70,4 ; P. 43,7 cm. Paris, musée d’Orsay © Musée d’Orsay, dist. RMN – P. Schmidt chromes contemporaines présen- tées au Salon ont sans aucun doute frappé l’imagination du public. Nous le suggérons en présentant côte à côte, dès l’ouverture, deux œuvres réalisées à un an d’écart, la Câpresse des colonies de Cordier, de 1861, et La Princesse Mathilde de Carpeaux, de 1862 : on est saisi au premier regard par leur différence, alors qu’elles pré- sentent un traitement néobaroque tout à fait comparable. mie de la Renaissance joue un rôle majeur. La Servante mauresque du musée d’Écouen est une pièce capi- tale de ce point de vue car c’est l’une des seules œuvres à être reproduites en chromolithographie dès 1844. La tête de cire dite Tête de Wicar était, elle aussi, une œuvre mythique que l’on croyait alors de Raphaël ; Henry Cros en fit une copie pour Alexandre Dumas fils. Il n’en demeure pas moins que les premières sculptures poly-

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