Extrait Archéologia

34 / ARCHÉOLOGIA N° 595 DOSSIER DESTRUCTION DU PATRIMOINE EN HAUT. Destruction du temple de Jérusalem. Le roi de Babylone, Nabuchodonosor II, fait détruire la mer d’Airain dans le temple de Salomon, lors du siège de la ville en 587 avant notre ère. Aquarelle et gouache de James Tissot (1836-1902). New York, Jewish Museum. © SuperStock / Leemage CI-CONTRE. Les ruines de l’antique Carthage. L’enchevêtrement de vestiges puniques et romains sur les versants de la colline de Byrsa témoigne de l’ampleur des travaux et de la destruction de la cité en 146 avant notre ère. © F. Buffetrille / Leemage Ainsi, le roi assyrien Sennachérib se vanta d’avoir anéanti Babylone en 689 avant notre ère : après avoir été pillée, la ville fut brûlée et inondée pour qu’il n’en reste rien. Toutefois, cet acte fut considéré comme sacrilège par bien des contemporains du fait de l’importance religieuse et culturelle de cette cité et le fils de Sennachérib, une fois sur le trône, s’attacha à la restaurer. Pendant au moins 70 ans, nul ne rétablit le temple de Salomon, dont la ruine par Nabuchodonosor II en 587 avant notre ère reste un évé- nement fondateur dans la mémoire israélite. Autre exemple marquant, la destruction de Carthage en 146 avant notre ère (après que Scipion Émilien De Babylone à Varsovie : détruire pour anéantir l’adversaire Depuis l’Antiquité, détruire le patrimoine est une manière d’humilier, sinon d’anéantir, son adversaire. C’est de fait souvent le cas lors de représailles, comme une manière symbolique de marquer la défaite totale et définitive du vaincu en faisant disparaître ce qui faisait sa fierté et son identité.

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