Histoire de l'Antiquité à nos jours

20 « Les sadducéens disent en effet qu’il n’y a ni résurrection, ni ange, ni esprit, tandis que les pharisiens professent l’un et l’autre » (Actes des apôtres, 23, 8). Ils ne semblent pas bénéficier d’un grand soutien populaire : « Leur doctrine n’est adoptée que par unpetit nombre, mais qui sont les premiers en dignité. Ils n’ont pour ainsi dire aucune action ; car lorsqu’ils arrivent aux magistratures, contre leur gré et par nécessité, ils se conforment aux propositions des Pharisiens parce qu’autrement le peuple ne les suppor- terait pas » (Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII, 1, 4). Surtout, depuis le I er siècle avant notre ère, leur pouvoir est contesté par le mouvement des pharisiens. La destruction du Temple de Jérusalem, en 70 de notre ère, affaiblit considérablement le mouvement sadu- céen, mais il n’entraîne pas sa disparition. Après 70, la classe des prêtres continuent d’exercer une influence sur le peuple judéen et auprès des autorités romaines. Les esséniens Les esséniens se montrent très critiques envers les grands prêtres de Jérusalem. Ils sont regroupés en communautés dont les activités sont centrées sur la lecture des Écritures, sous la direction d’un « Maître de Justice ». Les repas sont pris en com- mun, composés d’un morceau de pain et d’un seul plat, après que les participants ont été immergés dans de l’eau froide. Ils croient à l’immortalitémais pas forcément à la résurrection des corps. Pour les Esséniens, la fin des temps doit s’accompagner de la venue de deux messies : le Messie d’Aaron et le Messie d’Israël. Ce mouve- ment semble disparaître à la suite de la première révolte judéenne (66-73). Leur établissement de Qumrâm, près de la mer Morte, est détruit par les Romains en 68. Une garnison romaine l’occupe plusieurs années jusqu’à la prise deMassada. Ruines de ce qui a probablement servi de pièces d’habitation sur le site de Qumrân. Photo : Mark A. Wilson (juin 2007). Domaine public. Un pharisien. Miniature tirée d’un manuscrit éthiopien Miracles de la Vierge Marie , 1708-1711. © The British Library Board/Leemage. Les pharisiens Le mouvement pharisien recrute essentiellement ses membres dans les milieux des scribes. Leurs activités religieuses sont centrées sur la méditation et l’étude de la Torah. Le commen- taire des textes de la Loi doit permettre de l’adapter dans les diverses situations de la vie quotidienne. À la tradition écrite, ils ajoutent la tradition orale, représentée par la Mishnah, dont la rédaction écrite commence à la fin du II e siècle. Elle est la com- pilation écrite des lois orales. Selon Flavius Josèphe, les phari- siens bénéficient d’un large soutien populaire : « C’est ce qui leur donne tant de crédit auprès du peuple que toutes les prières à Dieu et tous les sacrifices se règlent d’après leurs interprétations. Leurs grandes vertus ont été attestées par les villes, rendant hommage à leur effort vers le bien, tant dans leur genre de vie que dans leurs doc- trines » (Josèphe, A.J., XVIII, 1, 3). Ils croient à la résurrection des morts et à la rétribution person- nelle : « Ils croient à l’immortalité de l’âme et à des récompenses et des peines décernées sous terre à ceux qui, pendant leur vie, ont pra- tiqué la vertu ou le vice, ces derniers étant voués à une prison éternelle pendant que les premiers ont la faculté de ressusciter » (Josèphe, A.J., XVIII, 1, 3). Pour eux, la notion de pureté doit s’appliquer à la vie quotidienne et pas seulement aux pratiques cultuelles du Temple. DOSSIER LES ORIGINES DUCHRISTIANISME

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