Extrait

381 FIG. 1 François Roger de Gaignières (1642-1715) Sceptre d’Henri IV, s. d. (détruit en 1793) Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Français 20070, fol. 6 r o (détail) 1 Saint - Amant, 1657, p. 38. 2 Florentain, Godard, 1722, p. 78-79. 3 Dans le Traicté du Lis de Tristan de Saint-Amant : «Il faut considerer, qu’en e"ect, le Sceptre estoit le sien, vraysemblablement, comme il le portoit de son vivant, mais que le throne & la statuë furent appliquez depuis son decez par l’un des trois Empereurs François qui luy succederent» ( Saint - Amant, 1657, p. 40-41). 4 Paris, musée du Louvre, inv. 1167 ; Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, MV 6155 et MV 8497. 5 Seule la hampe, dont la longueur put poser problème, fit l’objet d’interprétations, dont témoigne le portrait de Champaigne qui la réduit pour l’adapter à la délicate position de la main. 6 Paris, musée du Louvre, inv. 1135 ; l’attitude cite peut-être le Louis XIII couronné par une victoire de Champaigne (voir Gaehtgens, Hochner, 2006, p. 269). 7 Paris, Archives nationales, K/141 n o 7 (25 juin 1729). 8 La perle est décrite dans le Traicté du Lis : «Une Courone Imperiale close par le haut & ornée d’une tres grosse Perle Orientale sur la Clef» (Saint - Amant, 1657, p. 38). 9 Paris, 1987-1988, p. 24 ; voir la «Relation faite par un religieux du sacre de Louis XV» (Paris, Archives nationales, K/139/A). Louis XIV le tient renversé et s’y appuie comme sur une canne 6 (cat. 128) tandis que le jeune Louis XV y trouve un emblème à sa taille, qu’il brandit comme un bâton de commandement (cat. 131) . C’est en revanche bien avec le sceptre de Charles V que Rigaud le représente adulte dans un troisième portrait, achevé en 1730 (cat. 134) . Déjouant la convention iconographique, le monarque arbore l’insigne debout. Le Catalan avait obtenu du prieur de Saint-Denis le prêt des regalia 7 et peint l’ornement royal grandeur nature avec force détails. L’éclat des perles et des pierreries montées en cabochon est rendu par des petits empâtements blancs qui accrochent la lumière. Un délicat jeu d’ombre sublime le relief du médaillon central, où se devine l’apparition de saint Jacques à Charlemagne. La finesse de l’exécu- tion permet encore d’observer les menues modifications opérées sur l’emblème depuis le XVIII e siècle. La couronne de l’empereur y est surmontée d’une grosse perle 8 , plus tard remplacée par une croix ; le petit sceptre de la statuette de Charlemagne, qui avait été cassé lors du transport des regalia en 1722 9 , s’achève par un motif plus complexe. La grande fleur de lys est recouverte d’un émail blanc opaque, retiré en 1775 ; la hampe est enfin beaucoup plus longue et marquée par cinq douilles, contre deux aujourd’hui. CT V

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