Extrait

22 I - ATTEINDRE LE FIRMAMENT LES PRÉMICES DE L’ARCHITECTURE FUNÉRAIRE Les terres fertiles de la vallée du Nil, grouil- lantes d’une flore et d’une faune luxuriantes, ont très tôt encouragé des peuplades de nomades à se sédentariser et à s’y implanter pour les cultiver. Bénéfi iant d’un climat favorable et de crues annuelles régénéra- trices, la production agricole s’y montrait plus que généreuse, à tel point que les ré- coltes excédèrent vite les besoins vitaux. Des communautés se développèrent durant le IV e millénaire avant notre ère ; elles se structurèrent, se rassemblèrent autour de cités-États et firent commerce. La société s’organisa pour enregistrer, protéger et redistribuer des biens ; elle mit en place une administration et élabora un système d’écriture. Dans chaque région, une hiérarchie s’établit avec une élite représentée à sa tête par un roitelet. Des épreuves et rituels furent très tôt élaborés afin de déterminer qui était le plus apte à représenter et protéger sa tribu. Vieillissant, le chef de clan devait ensuite régulièrement démontrer sa capacité à tou- jours exercer son autorité. La « sélection naturelle » laissa progressivement place à la transmission du pouvoir par hérédi- té. Au sud, des procédés de légitimation furent très tôt codifi s et traditionnalisés. Ce sont les fêtes- sed , dont les plus anciennes descriptions figurent dans les premières tombes royales. Les pratiques funéraires du prédynas- tique reflétaient la stratification sociale. La simple fosse recouverte de matériaux légers fit place, pour les plus riches, à des sépultures plus grandes, dissimulées sous des structures maçonnées (en terre ou en brique). Toutes avaient comme point commun de contenir des offrandes et des Terres irriguées et verdoyantes de la vallée du Nil (rive thébaine occidentale). © Franck Monnier

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