Extrait

139 Les deux autoportraits conservés au musée municipal Paul-Dini sont caractéristiques des recherches artistiques de Dalbanne dans les années 1920. Les autoportraits lui fournissent un terrain constant d’expérimentation des techniques et des choix stylistiques. Étudiant son reflet dans le miroir, il poursuit sa recherche sur les rapports entre forme et couleur. Son Autoportrait de 1925 est construit comme un paysage cézannien, les nuances d’ocre et de marron construisant le buste de l’artiste comme un massif de montagnes se détachant sur fond de ciel bleu. De larges touches de couleur sculptent les volumes du visage, s’attachent à traduire la mollesse de la chair. Dans l’ Autoportrait à la palette , sa touche se divise au point de se transformer en hachures, nous rappelant l’intérêt de Dalbanne pour les techniques de la gravure. Les couleurs complémentaires sont juxtaposées afin de créer l’impres- sion de volume et de profondeur, modelant tous les traits du visage, sauf la bouche. Tenant sa palette et ses pinceaux, le peintre tourne son regard vers nous, comme si, privé de parole, il s’adressait à nous au moyen de son art. Mariya Todorova

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