Extrait Sport & Vie

hors-série n o 57 4 La première question est assez basique, excusez-nous. Mais com- ment expliquer que les maux de dos soient à ce point répandus dans le monde moderne? Cela tient à la complexité même de la colonne vertébrale. Trente-trois pièces articulaires qui s’emboîtent les unes dans les autres grâce à un système de facettes à l’arrière et de disques à l’avant. C’est compliqué! Cela fait trois articulations par niveau. On parle du dos comme s’il s’agissait d’une seule et même pièce anatomique à l’instar de l’épaule, de la hanche ou du genou. Pourtant, non. Il faut l’envisager plutôt comme un empilement de blocs, une sorte de tour osseuse t ligamentaire qui peut parfois s’enflammer, elle aussi. Comme au cinéma! La tour infernale Le professeur Jean-Charles Le Huec (64 ans) est chirurgien-orthopédiste à la Polyclinique Bordeaux Nord Aquitaine. Enseignant à l’Université de Bordeaux, il compte parmi les meilleurs spécialistes mondiaux des opérations du rachis. En quarante ans de carrière, il a vu évoluer les techniques thérapeutiques. Souvent pour le meilleur. Parfois pour le pire. ENTRETIEN A cela, il faut ajouter l’action de dizaines de ligaments, de muscles et de tendons. Une colonne vertébrale, c’est comme si on empilait 33 genoux ou 33 coudes les uns au-dessus des autres. Alors, oui, il arrive qu’elle souffre, cette colonne. Les mou- vements des vertèbres entre elles peuvent créer l’équivalent d’entorses, exactement comme cela se produit aussi au niveau des articulations des bras ou des jambes. Parfois le disque se dégrade en vieillissant. On peut aussi rencontrer des problèmes d’ar- throses. Les raisons d’avoir mal ne manquent pas. Sur ce dessin, les facettes postérieures de la vertèbre sont à gauche et les corps vertébraux, à droite.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz