Extrait Sport & Vie

n o 194 64 SOCIÉTÉ appelée «chemsex» en France, «Party and Play» (PnP) aux Etats-Unis ou encore «Wired Play» en Australie. Elle consiste, vous l’aurez compris, à asso- cier une consommation de substances psychoactives et un ou plusieurs rap- ports sexuels. Contrairement aux relations sous l’empire d’autres subs- tances comme l’alcool et le cannabis, le chemsex se distingue par l’emploi de produits de synthèse, issus de la chimie, au premier rang desquels on trouve les cathinones (lire encadré) mais aussi le GHB, la méthamphéta- mine ou encore la kétamine. Sur base de cette brève énumération, les lec- teurs de Sport et Vie pourraient croire à un nouvel article sur le dopage. Ce n’est pas tout à fait faux car les effets recherchés dans le chemsex sont assez similaires à ceux visés dans le dopage sportif: performance, endu- rance, résistance à la douleur, désinhi- bition, sentiment de toute-puissance et de lâcher-prise. Comme dans le qu’il était en déplacement, un ami l’alerte de la dispari- tion de sonmari, Christophe. Quelques heures plus tard, il apprend que ce dernier est décédé après avoir ingéré un cocktail d’alcool et de GBL (gamma-butyrolactone), un produit chimique utilisé notamment pour nettoyer les jantes de voitures mais qui, en cas d’inges- tion, se transforme dans l’organisme en GHB (acide 4-hydroxybutanoïque), une drogue dotée d’un fort pouvoir enivrant. Pourquoi Christophe a-t-il consommé cette drogue? Pour inten- sifier le plaisir sexuel lors d’ébats qu’il avait avec un jeune homme de 31 ans. Ce dernier sera condamné par la suite pour homicide involontaire pour n’avoir pas appelé les secours et aban- donné son partenaire alors qu’il était dans le coma. En France, ce drame est sans doute l’un des premiers à avoir mis en lumière une pratique «La vie de bonheur que nous vivions n’est plus. Je suis au-delà de la vie. En réalité, je ne sais plus où je suis. » Cette phrase émouvante est tirée du livre Plus Vivant que jamais! publié par Jean-Luc Romero-Michel en 2020 (1). Dans ce livre, celui qui est aussi adjoint à la mairie de Paris chargé de la lutte contre les discriminations raconte un drame survenu le 29 mai 2018. Alors Le « chemsex » (contraction de « chemical » et « sex ») consiste à avoir des rapports sexuels sous l’empire de drogues de synthèse pour décupler le plaisir, l’excitation ou l’endurance. Une pratique à risque et en plein essor qui présente beaucoup de similitudes avec le dopage. L’amour chimique

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