Extrait Sport & Vie

n o 193 49 de 20°C à 30°C (1). Il y a dix ans, son collègue Magni Mohr (Université des îles Féroé) profitait de la technologie GPS pour affiner l’approche. En com- parant deux matches joués, l’un dans une température normale (21°C) et l’autre dans une température extrême (43°C), il a constaté que les joueurs réduisaient la distance totale par- courue (-7%) et qu’ils couraient sur- tout moins vite (-26% au-delà de 14 km/h). En revanche, ils réussissaient davantage de passes (+8%) et de changements d’ailes (+9%). Comment l’expliquer? Peut-être était-ce en rai- son d’un manque de pressing exercé par l’adversaire lui aussi menacé de plus fraîches. Normal! Il est prati- quement impossible d’équilibrer son thermostat interne lorsqu’on produit un effort dans un environnement au-delà de 35°C. Surtout quand l’hy- grométrie est elle aussi élevée. Plus question de courir. On peut encore marcher, certes. Cependant –tous les joueurs de foot vous le confirme- ront–, il est rare qu’on marque un but en marchant! Cette situation n’est pas nouvelle. En 1986 déjà, le chercheur suédois Björn Ekblom (Université de Stockholm) était parvenu à corréler la baisse de la distance totale parcou- rue pendant un match à l’augmen- tation de la température ambiante enchantée, comparable au printemps européen, avec des températures, certes élevées, autour de 25°C, mais toujours accompagnées de fraîcheur grâce à un agréable zéphyr venu du littoral. Quelle prouesse! En quelques jours seulement, tout avait changé. Preuve qu’au Qatar, même la météo se plie au pouvoir des émirs! Le temps, c’est de l’ardent Aujourd’hui, ce discours «rassu- riste» ne convainc pas tout le monde. Beaucoup de spécialistes continuent de s’inquiéter de l’influence possible du climat sur la bonne tenue des com- pétitions. On craint de reproduire les matches apathiques de la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis avec des joueurs littéralement assommés par la chaleur. En 2014, l’édition brési- lienne avait aussi été particulièrement dure pour les organismes. A l’époque, des statisticiens avaient établi que sur l’ensemble des 29 matches, le nombre de buts marqués était signi- ficativement plus faible lorsque la rencontre se déroulait l’après-midi, c’est-à-dire pendant les heures de grosses chaleurs, plutôt qu’en début de soirée, à des heures relativement Les études réalisés aux championnats du monde de 2009 et 2011 montraient que lorsque la température dépassait 25°C, les performances s’amélioraient sur 100, 200 et 400 mètres. Et se détérioraient ensuite sur toutes les distances supérieures. D’après Joshua Guy, 2014 Aux premiers tours de la Coupe du monde au Brésil en 2014, le match France-Suisse fut le plus prolifique en buts avec un score final de 5 à 2. Il avait eu lieu à 19 heures!

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