Extrait Sport & Vie

n o 174 31 «delayed onset muscle soreness» ( «raideur musculaire différée dans le temps») . Deux chercheurs ont voulu vérifier cette ancienne croyance: Bas van Hooren et Jonathan Peake, issus respectivement de l’Institut néerlandais des sports d’Eindhoven et de l’Université du Queensland en Australie. Ils ont uni leurs forces pour mener une importante revue de la littérature reprenant tout ce qui a été publié sur le sujet (1). Conclusion? Le footing de décrassage est un leurre. Il ne procure aucun des bienfaits généralement mis en avant. En tout cas, il ne réduit pas l’occurrence des blessures et des courbatures. Les deux auteurs ne le formulent pas de manière aussi abrupte mais c’est bien là le message: la récupération active ( «active cool-down» en anglais) ne sert à rien. Autant se mettre sur son canapé avec un bon magazine. Dr CD Référence: (1) Do We Need a Cool-Down After Exercise? A Narrative Review of the Psychophysiological Effects and the Effects on Performance, Injuries and the Long-Term Adaptive Response , dans Sports Medicine , juillet 2018 Au nom de la science, je vous arrête! Les gros efforts partagent avec les grands festins (ou les grosses cuites) le fait que l’organisme met un certain temps à les digé- rer. Le lendemain, on se sent courbaturé dans le premier cas, bar- bouillé dans les autres, de toute façon incapable de reproduire les exploits de la veille. Parfois, cela dure plusieurs jours. On cherche alors des remèdes pour en réduire la durée. Sans beaucoup de succès, il faut bien le dire. Etirements, glace, massages, toutes ces pratiques échouent généralement à faire la preuve de leur effica- cité. Finalement, la seule pratique qui conserve un minimum de crédit, c’est ce que l’on appelle le «décrassage» , c’est-à-dire faire suivre un exercice intense de quelques minutes d’un effort beau- coup plus modéré pour que la transition se fasse en douceur. Ce décrassage est censé permettre une élimination plus rapide des lactates qu’on a longtemps tenus pour responsables des microlé- sions musculaires post-effort, elles-mêmes à l’origine des sensa- tions douloureuses que les Anglo-saxons ont baptisé DOMS pour Un cortex XXL Est-ce que le sport rend plus intelligent? Cette question passionne le neurologue israélien Yaakov Stern (Université de Columbia à New York) qui, dans le cadre d’une expérience, a réuni un échantillon de 132 per- sonnes non-sportives âgées de 20 à 67 ans. Son but? Comparer les effets à moyen terme de deux types d’activité physique: aérobie d’un côté (vélo elliptique, ergocycle, course sur tapis), stretching et assou- plissements (type yoga) de l’autre, le tout pendant six mois, quatre fois par semaine. A l’issue du semestre, Yaakov Stern a constaté que les sujets s’étant adonnés aux exercices aérobies avaient considérable- ment amélioré leurs résultats dans une série de tests cognitifs. Dans le même temps, leur cortex cérébral avait épaissi. Ce résultat confirmait ce que suggère l’imagerie médicale, à savoir que plus cette zone du cerveau est dense, plus nous sommes à l’aise dans les tâches cogni- tives complexes comme penser, parler, calculer ou se contrôler. Or ces effets vertueux sur l’intellect ne se manifestaient pas chez les sujets qui s’étaient contentés de faire des étirements. Détail important: les avantages du sport étaient encore plus visibles chez les personnes les plus âgées. Pour elles, le bénéfice est considérable. Problème: c’est aussi la population la plus difficile à motiver. «Passé un certain âge, il est difficile de prendre une nouvelle habitude» disait Alexandre Dumas (fils), qui ajoutait ensuite, «surtout une bonne!». FBH Référence: Effect of aerobic exercise on cognition in younger adults , dans Neurology , janvier 2019 Le XV de France en mode décalaminage: ça ne sert à rien! LeBron James a tout compris! Pour épaissir son cortex, le jogging vaut mieux que le yoga!

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