Extrait Sport & Vie

n o 170 22 propose Fabrice Pellerin. «De mon expérience, de mes lectures, de l’obser- vation longue des sportifs, je tire des idées, des certitudes, parfois seulement des intuitions que je tente de traduire en entraînements fructueux.» Là encore, l’image est subtile. Dans les deux cas, c’est vrai, on procède par hypothèses que l’on s’efforce ensuite de confron- ter à la réalité. Cependant, elle laisse entendre que les lois du sport sont à l’égal de celles qui régissent les autres sciences, ce qui revient à sous- estimer la part aléatoire. En matière de performance, beaucoup de choses continuent à nous échapper totale- ment. Ainsi on peut avoir l’impression d’avoir tout fait dans les règles et se retrouver à la rue. Ou le contraire. Il arrive qu’un athlète détienne la super forme alors que rien ne permettait de le prévoir. Dans des sciences dures comme la physique, un caillou qu’on lâche d’une certaine hauteur tombera toujours sur le sol et ne sera jamais aspiré par le ciel. En sport, si! à la tête de l’équipe d’Argentine en 2010, allant jusqu’à occulter les per- formances de son équipe sur le ter- rain. Il a récidivé en tant que suppor- ter huit ans plus tard en Russie. Or un bon entraîneur ne doit en aucun cas tirer la couverture à lui. Exit donc le chef d’orchestre. A quelle autre pro- fession pourrait-on alors comparer les coachs? « Amonmodeste niveau, je fonc- tionne un tantinet comme un chercheur» l’expression «enflure de l’être» est de Jean-Paul Sartre qui pouvait faci- lement en évaluer toute la perfidie puisqu’il était lui-même l’objet d’une idolâtrie imbécile et merveilleuse- ment caricaturée sous le personnage de Chick dans le livre L’Ecume des jours de Boris Vian. Bien sûr, on retrouve ce profil égotique chez quelques entraî- neurs célèbres. Songez au cirque per- manent auquel se prêtait Maradona Maradona dans tous ses états Fabrice Pellerin et Yannick Agnel, un tantinet chercheur