Extrait L'Objet d'Art

Édouard Vuillard, Personnages dans un intérieur : L’Intimité, 1896. Détail. Peinture à la colle sur toile, 212 x 155 cm. Paris Petit-Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Photo service de presse © Petit Palais / Roger-Viollet UNE PORTÉE UNIVERSELLE Le musée du Luxembourg présente pour la première fois en France une exposition consacrée exclusivement à l’art décoratif des Nabis. Loin d’être un aspect marginal de leur production, le décor occupe au contraire une place centrale dans leurs questionnements artistiques. Ainsi que le dit Isabelle Cahn, commissaire de l’exposition, « ils ont voulu montrer qu’il était possible d’interpréter la réalité par le décoratif, de la traduire de manière schématique et symbolique afin de lui donner une portée universelle ». Pourquoi avoir choisi cet angle particulier du décor pour parler des Nabis ? Il n’y a pas eu beaucoup d’expositions sur les Nabis en France. La dernière, qui s’est déroulée au Grand Palais en 1993-1994, montrait les arts décoratifs comme une petite partie de la produc- tion des artistes. En travaillant sur les Nabis, on se demande toujours ce qui rapprochait les membres du groupe et il est parfois difficile de déterminer le lien qui les unissait. Avec le décor et les arts décoratifs, on trouve le ciment à la fois théorique et esthétique par lequel il est possible de prouver qu’il y a vraiment eu un mouvement des Nabis centré autour de principes forts. Le décoratif est mis en avant comme un domaine de pointe, très créatif. Les décors ne sont pas une part marginale de leur art, mais au contraire, l’un des aspects fon- damentaux. L’exposition rend compte des créations des Nabis depuis le début des années 1890 jusqu’à 1900. Il s’agit donc d’un moment très ciblé. D’où vient cet intérêt des Nabis pour le décoratif ? Les Nabis ont mené une réflexion sur la peinture afin de se démarquer de la création des générations précédentes, à la fois du réalisme et de l’impression- nisme. Ils ont voulu montrer qu’il était DONNER À L’ART ENTRETIEN AVEC ISABELLE CAHN, CONSERVATRICE GÉNÉRALE DES PEINTURES AU MUSÉE D’ORSAY, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION. PROPOS RECUEILLIS PAR CAMILLE JOLIN. Isabelle Cahn © DR 5 DÉCORS NABIS HORS - SÉRIE L’OBJET D’ART ENTRETIEN AVEC LA COMMISSAIRE

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz