Extrait L'Objet d'Art

L’OBJET D’ART 7 ENTRETIEN constitue bien sûr une source de connaissance précieuse. Avant la Première Guerre mondiale, Paris reste la « capitale des arts ». Marc et Macke vont y faire plusieurs séjours. S. I. : Les deux artistes ont voyagé en Italie, en Suisse, en Grèce, mais Paris est encore à cette époque un passage obligé ou presque. Marc s’y rend une première fois en 1903, Macke dès 1907, et ils y séjourneront ensemble en 1912. L’art français est bien connu en Allemagne. L’impressionnisme commence à être acheté par des directeurs de musées et Cézanne se voit plus que jamais érigé comme un maître de l’art moderne, notamment par le grand historien de l’art allemand Julius Meier-Graefe. Les galeristes ont joué un rôle majeur dans les échanges franco- allemands. Je pense en particulier à Herwarth Walden, fondateur la revue Der Sturm [La Tempête] puis de la galerie du même nom à Berlin. La revue reproduit aussi bien des œuvres que des poèmes allemands et français. De quelles sources dispose- t-on pour étudier l’œuvre des deux peintres ? S. I. : Nous disposons de sources variées. Marc a très tôt tenu un journal. Celui qu’il rédige lors de son premier séjour à Paris est en français d’ailleurs, car sa mère était d’origine alsacienne et parfaitement francophone. Sont également conservées de nombreuses lettres échangées par Marc et Macke, ou envoyées à d’autres artistes (Kandinsky, Delaunay, les membres de Die Brücke (« le pont »), l'autre groupe expressionniste allemand), à des marchands et à des collectionneurs. Cette riche correspondance August Macke, Promenade en forêt [Waldspaziergang], 1913 Huile sur toile, 81 x 105,5 cm. Collection particulière © akg-images

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