Extrait L'Objet d'Art

6 L’OBJET D’ART MARS 2022 C’est une séduisante invitation au voyage que lancent les Gallerie d’Italia de Milan en partenariat avec le musée archéologique national de Naples et l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. Issues de la collection de la banque Intesa Sanpaolo et prêtées par les plus prestigieuses institutions européennes, 130 œuvres viennent en effet retracer l’histoire de l’étape italienne du Grand Tour, véritable quête de soi qu’accomplissaient les élites européennes entre la fin du XVII e et le milieu du XIX e siècle. U tilisée pour la première fois en 1670 par Richard Lassels dans son Voyage en Italie , l’expression « Grand Tour » désigne le périple qu’universitaires et artistes, jeunes nobles et intellectuels, ec- clésiastiques et amateurs, effectuaient jadis à travers toute l’Europe afin de parfaire leur culture classique et d’aiguiser leur œil au contact de la fine fleur de la civilisation. « Là, tout n’est qu’ordre et beauté… » Rayonnant depuis le « cloître » central distribuant le musée, la gran- diose présentation de la Gallerie d’Italia entraîne le visiteur de Rome à Pompéi, de Venise à la Sicile, à la découverte de l’immuable beauté du « Bel paese » de Dante et de Plutarque. Véritable « musée à ciel ouvert », riche de lamagnificence de ses paysages et de la splendeur de ses vestiges antiques, l’Italie s’impose incontestablement comme la destination principale de ce séjour initiatique. La redécouverte, au milieu du XVIII e siècle, d’Herculanum et de Pompéi, décuplera l’intérêt que lui voue l’élite d’alors, qui n’en finit plus de fantasmer l’Antiquité. Capitale de l’Empire romain devenue celle du christianisme, la Ville éternelle constitue le cœur battant de cette fascination. « …Luxe, calme et volupté. » L’exposition explore l’extraordinaire florescence artistique suscitée par ce tourisme d’un genre nouveau. On se dispute âprement, dans le sillage de Winckelmann, les merveilles de l’art antique, tandis que s’épanouit, en parallèle, une importante production contemporaine née de la demande croissante des collectionneurs de rapporter au pays des souvenirs de leur périple. S’inspirant notamment de l’imaginaire antique convoqué dans les gravures et le mobilier visionnaires de Piranèse, elle investit les formes d’art les plus prestigieuses, du bronze à la mosaïque, de l’orfèvrerie à la glyptique. Mêlant métaux et pierres EXPOSITIONS L’ITALIE ÉTERNELLE : APOTHÉOSE DU GRAND TOUR Vue de l’exposition dans le « cloître » des Gallerie d’Italia. Photo service de presse. © DR

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