Extrait L'Objet d'Art

63 MARS 2020 L’OBJET D’ART centrant sur la décoration et l’ornement, affirmant ainsi la parfaite concordance du beau et de l’utile. Lesmêmes collectionneurs sont sollicités, plus de 700 dessins ex- posés et publiés. Des dons s’ensuivent. De ce moment date le véritable noyau de la collection de dessins du musée, qui se forme donc autour de feuilles de maîtres, de Jacopo Ligozzi, Perino del Vaga, Annibale Carracci, CarloMaratti, Francesco Solimena, James Thornhill, Cornelis Troost... En 1909, ce sont encore d’exceptionnels dessins de maîtres qu’offre le collectionneur Émile Perrin, trèsmar- qué par le goût Goncourt, qui mêle Fragonard, Boucher et Van Loo aux petits maîtres du XVIII e siècle, et s’étend à Pierre Paul Prud’hon, représenté par une saisissante académie d’homme, ou Jean-Dominique Ingres, par un portrait de Charles Lethière enfant. L’enthousiasme gagne la bibliothèque. Deux hommes, Jules Maciet et Alfred de Champeaux, lancent des ap- pels aux dons d’œuvres sur papier auprès des indus- tries d’art et des particuliers pour former une collection encyclopédique. Deux séries de grands albums clas- sés par thèmes sont constituées : l’une regroupe les œuvres multiples, gravures, photographies, coupures de presse (les « albums Maciet ») ; l’autre, les dessins originaux. Dans ces séries thématiques ont pu être identifiées récemment des œuvres d’Antoine Watteau ou de Jean-Baptiste Oudry, qui seront présentées pour la première fois dans l’exposition. Cette générosité en nature se double de dons financiers qui permettent à l’institution de procéder à des acqui- sitions lors des grandes ventes de la fin du XIX e siècle et auprès des artistes et producteurs contemporains. L’Union centrale acquiert ainsi systématiquement les dessins d’André-Charles Boulle et de son entourage. On peut donc aujourd’hui mettre en regard ces pièces d’une extrême rareté, à cause de l’incendie de l’atelier de l’artiste en 1720, avec les productions de meubles néo-Boulle de la deuxièmemoitié du XIX e siècle, comme un modèle de guéridon, à échelle d’exécution, qui pro- vient du fonds d’unmillier de feuilles de lamanufacture Guéret frères et a été restauré pour l’exposition. Guéret frères ou Guéret jeune, Étude pour un guéridon , vers 1860-1888. Graphite, pinceau et encre brune, stylet sur papier vélin, 177,8 x 72,6 cm. Vente Guéret jeune, 1888. © MAD, Paris / Photo : Christophe Dellière

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