Extrait L'Objet d'Art

Suzanne de Court, Jean II Pénicaud, une femme dans la profession Le cas de Suzanne de Court est singulier. Issue d’une importante famille d’émailleurs de Limoges, elle est en effet la seule femme à avoir signé des pièces de son nom complet. Inspiré d’une estampe de Wierix d’après Martin de Vos, ce plat relate la célèbre para- bole des dix vierges (Évangile selonMatthieu, chapitre 25, versets 1 à 13). On remarquera la qualité de la polychromie et les effets de dorure ainsi que l’usage de paillons (feuille d’or ou d’argent noyée dans l’émail translucide). Suzanne de Court, plat Les Vierges sages et les vierges folles , vers 1600. Émail peint sur cuivre, 38 x 50,8 cm. Écouen, musée national de la Renaissance. © RMN-Grand Palais (musée de la Renaissance, château d’Écouen) / Gérard Blot virtuose de la grisaille Très en vogue à la Renaissance, la représenta- tion des travaux des douze mois de l’année se prête parfaitement à la réalisation d’un ser- vice d’assiettes décoratives et l’on connaît de nombreux exemples de ces dernières. Mais l’acquisition en 2016 par le musée de la Renaissance d’un service complet est en revanche tout à fait exceptionnelle. Chaque assiette est ornée d’une scène en lien avec l’activité du mois, surmontée du signe du zo- diaque correspondant. La présence sur ce service de l’emblème d’Horace Farnèse, duc de Castro, préfet de Rome et petit-fils du pape Paul III, et sur- tout époux de Diane de France, la fille naturelle du roi Henri II, pourrait indiquer que l’on est en présence d’un cadeau diplomatique. Jean II Pénicaud, Le Mois de janvier , Limoges, milieu du XVI e siècle. Assiettes des douze mois de l’année à l’emblème d’Horace Farnèse. Émail peint sur cuivre, D. 19,5 cm. Écouen, musée national de la Renaissance. © RMN- Grand Palais (musée de la Renaissance, château d’Écouen) / Mathieu Rabeau 35 JANVIER 2018 L’OBJET D’ART

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