Histoire de l'Antiquité à nos jours

12 Le peuplement humain de l’actuel territoire de Carcassonne remonte au Paléolithique ancien et moyen, attesté par des industries sur galets taillés qui ont été trouvées sur les hautes terrasses de l’Aude et du Fresquel. Lors de la dernière période glaciaire, plusieurs grottes de la Montagne Noire ont servi de haltes de chasse aux rennes, chevaux et bouquetins. Toutefois la densifica- tion du peuplement et sa sédentarisation ont débuté au Néolithique avec la mise en place d’une économie de production qui a impliqué une modification radicale du milieu naturel afin de créer des champs et des pâtu- rages. On peut la mettre en parallèle avec l’économie d’échanges de biens manufacturés qui s’est fortement développée au cours du Néolithique et a atteint un palier important lorsque les métaux (cuivre, puis bronze) sont devenus d’usage courant. C’est probablement dès cette époque que le site de Carcassonne est devenu un point de contrôle sur l’axe de circulation de l’Aude-Garonne. Le territoire carcassonnais Le site de l’actuelle ville de Carcassonne est un point remarquable sur l’isthme aquitain qui a été le plus court La mainmise de l’homme sur le territoire carcassonnais a débuté au Néolithique vers 5500 avant notre ère. L’apparition des premiers habitats groupés s’est produite un millénaire plus tard et s’est poursuivie par l’apparition des premiers sites fortifiés vers 4000. Au Néolithique final les enceintes à fossé annulaire correspondent à des lieux de pouvoir ou de contrôle sur les axes de circulation. Vers la fin de l’âge du Bronze, l’oppidum de Carsac s’est développé et est devenu une place commerciale importante au premier âge du Fer avant son déplacement vers la butte de la Cité au VI e siècle av. J.-C. Jean Vaquer, directeur de recherches au CNRS Les dates s’entendent avant notre ère, sauf mention contraire et le principal axe européen de communication entre la Méditerranée et l’Atlantique. Il correspond au coude de l’Aude qui termine là son parcours pyrénéen vers le nord et qui, renforcée par le Fresquel, oblique vers l’est en direction de la mer. C’est une zone de contact entre plu- sieurs territoires naturels différents tels que la Montagne Noire et le piémont pyrénéen, le Languedoc méditerra- néen et le Languedoc toulousain. L’arrivée des premiers néolithiques L’économie agropastorale basée sur la culture des céréales et l’élevage d’animaux domestiques qui a été mise au point au Proche-Orient a été introduite sur le littoral languedocien par des colons originaires d’Italie vers 5800. Il a fallu longtemps pour qu’elle se développe vers l’intérieur des terres dans des zones alors très boi- sées et encore peuplées de groupes de chasseurs-collec- teurs. Ce sont les zones calcaires les plus faciles à défri- cher par le feu qui ont été investies à cette période dans le cadre d’une économie mixte fondée sur l’élevage des ovins et caprins et sur la chasse-cueillette. Les traces de ces premiers paysans ont été décelées notamment dans CARCASSONNE DE LA PRÉHISTOIRE À L’ANTIQUITÉ Fig. 1- Vue aérienne du site d’Auriac à Carcassonne au moment des fouilles préventives du fossé chasséen qui barrait un éperon s’étendant sur près de 3 ha. Cliché : © J. Vaquer, 1987.

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