Histoire de l'Antiquité à nos jours

9 Les ambitions de César César n’était pas intervenu en Gaule sans arrière-pensée. Un consul quand il quittait sa charge, devenant proconsul, obtenait une province à administrer pendant une année. C’était l’occasion de mener quelque expédition guerrière, propre à renforcer son image, et surtout de s’y enrichir sur le dos des provinciaux. Dans le cadre du triumvirat – ce par- tage du pouvoir entre les trois hommes forts du moment : Pompée, Crassus et César –, César avait obtenu une durée de proconsulat exceptionnelle, cinq ans, et une armée qui ne l’était pas moins, quatre légions. De quoi servir une ambi- tion démesurée : devenir le premier homme de Rome. Son projet était donc d’agrandir considérablement la province transalpine, jusqu’aux limites de la Gaule indé- pendante si possible, et d’accomplir des guerres qui fassent de lui un général supérieur au Grand Pompée. La participation active des Éduens et d’autres peuples, tels que les Rèmes et les Lingons, à son entreprise lui permit de mater rapidement la Gaule. Les Germains furent repoussés au-delà du Rhin, les Belges se placèrent les uns après les autres sous son autorité. Les peuples de la mer et les Aquitains signèrent avec lui des traités de paix, si bien qu’à la fin de l’année 57 on estimait à Rome que la conquête de la Gaule était achevée. César, depuis son entrée en Gaule, s’était conduit comme en terrain conquis, sans même respecter les lois romaines : il avait laissé ses légions en Gaule indé- pendante pendant leurs quartiers d’hiver ; il n’avait pas demandé au sénat romain l’autorisation de porter la guerre chez les Belges. Et il ne proposait pas de donner un statut juridique aux cités conquises : en faire une nouvelle province ou les inclure dans la Transalpine. Ces solutions contrariaient ses projets qui étaient de se servir au maximum de son proconsulat, d’autant qu’entre- temps ce dernier avait été prolongé de cinq années supplé- mentaires, il courait désormais jusqu’à l’année 50. Il lui fallait Cavaliers gaulois. Aquarelle de P. Connolly. © akg-images/ Peter Connolly. donc s’inventer de nouveaux ennemis qui occasionneraient de nouvelles guerres et tout autant de butin. Ainsi s’ex- pliquent ses expéditions assez inutiles et peu glorieuses en Germanie et en Bretagne (actuelle Grande-Bretagne).

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