Histoire de l'Antiquité à nos jours

Vercingétorix, l’homme providentiel 8 Les Éduens font appel à César De retour en Gaule, Diviciac devient premier magistrat de sa cité et c’est à ce titre qu’il demande à César, proconsul, au début 58, d’intervenir en pleine Gaule indépendante pour empêcher les Helvètes de passer sur son territoire, à cause des dégâts qu’oc- casionnerait leur passage. Il s’agit évidemment d’un prétexte pour qu’une nouvelle fois Rome gère les affaires de la Gaule : soixante-dix ans plus tôt une semblable intervention d’un consul pour repousser les Ligures avait abouti à la création de la Provincia . César, avec l’aide très active des Éduens, arrête les Helvètes près du mont Beuvray et leur fait regagner le Plateau suisse. Sa victoire face à l’un des peuples les plus guerriers de la Gaule lui vaut une gloire certaine. Les Éduens, redevenus à ce moment les patrons de la Gaule, persuadent leurs clients que seuls les Romains peuvent s’opposer aux Germains qui, par centaines de mille, franchissent le Rhin. Les représentants de la majorité des cités gauloises viennent auprès du camp de César tenir leur « Conseil de toute la Gaule », à l’issue duquel ils lui demandent officiellement de les aider. Cette démarche n’est ni plus ni moins qu’une demande de protectorat : César l’accepte mais à la condition que toutes les cités lui livrent des guerriers, des chevaux, de la nourriture et de l’argent. Il exige également qu’on lui livre en otage tous les fils des familles nobles. C’est à ce moment qu’entre en scène le jeune Vercingétorix. Vercingétorix sort de l’ombre Il est en effet le fils de Celtill qui fut, dans les années 80, le premier magistrat de la cité arverne et qui parvint à his- ser sa cité au premier rang de la Gaule. Malheureusement ses concitoyens arvernes le soupçonnèrent d’aspirer à la royauté— toute forme de tyrannie était considérée en Gaule comme le plus grand crime — ; il fut jugé et mis à mort. Son frère, Gobannitio, sénateur, était à son tour devenu premier magistrat ; son neveu Vercingétorix était donc tout désigné pour être l’un des otages de choix, ceux que César affec- tionnait, qu’il gardait auprès de lui dans son camp, auxquels il confiait des missions militaires, généralement la direction des cavaleries auxiliaires que leurs cités avaient offertes au proconsul, et qu’il éduquait à la romanité. C’est ainsi que les conquérants romains formaient les jeunes autochtones à devenir les cadres de la nouvelle administration du pays. Vercingétorix, avec d’autres jeunes Gaulois, tels Dumnorix, jeune frère de Diviciac ou Commios l’Atrébate, était promis à un bel avenir. Vue du sanctuaire de Corent, l’un des principaux oppida arvernes. Cliché E. Sadourny, CC BY-SA 3.0.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz