Extrait Archéologia

8 Par Bertrand Borie L’épopée d’Alexandre ne fit que reprendre l’ambition d’unir le monde grec et de répandre sa culture que son père, Philippe II de Macédoine, avait nourri devant l’affligeant spectacle d’une Grèce en pleine décomposition. Une ambition qui passait par la neutralisation de l’Empire perse… ALEXANDRE LE GRAND UNE ÉPOPÉE FULGURANTE (339-333) La pomme de discorde Les cités grecques d’Asie Mineure, implan- tées depuis le IX e siècle, s’étaient d’abord alliées à leur voisin, le royaume de Lydie, contre les envahisseurs cimmériens : elles étaient briève- ment tombées sous la tutelle de ceux-ci après leur victoire qui avait coûté la vie au roi lydien Gygès, puis à nouveau sous celle de la Lydie après qu’elle eut rétabli son pouvoir. La situa- tion, d’abord stable, s’était compliquée quand le roi de Lydie, Crésus, inquiet de l’expansion des Perses entraînés par le roi Cyrus après sa prise de pouvoir sur les Mèdes en 549, avait été vaincu : en 546, Cyrus avait annexé la Ly- die et, du même coup, les cités grecques, ras- semblées désormais dans la satrapie de Lydie. L’extension de l’Empire achéménide réalisée par Cyrus (mort en 529) – amplifiée par ses successeurs, Cambyse (529-522) et Darius I er (521-486) – l’ayant conduit jusqu’à l’Égée, il créa une flotte pour s’étendre sur celle-ci, en s’emparant des îles grecques. Ce contact de plus en plus pressant ne confron- tait pas seulement des peuples et des posses- sions territoriales, mais aussi des conceptions opposées du pouvoir. La notion d’isonomie (égalité devant la loi) héritée de la réflexion des philosophes grecs sur le monde physique et inspiratrice de la démocratie, se heurtait radi- calement à la souveraineté absolue du pouvoir perse, qui n’acceptait comme autorité que celle des dieux.» La révolte de l’Ionie contre celui-ci, en 498, et l’avancée des coalisés jusqu’à Sardes, qui fut incendiée, puis la contre-offensive des Perses, qui détruisirent Milet en 494 puis poussèrent jusqu’aux autres villes et îles rebelles l’année suivante, mirent le feu aux poudres. Tête de Philippe II de Macédoine, ivoire trouvé dans la nécropole royale de Vergina, tombeau dit de Philippe II, IV e siècle av. J.-C. Musée archéologique, Tessalonique. ©DeAgostini/Leemage.

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