Dossiers d'Histoire

23 et adaptés par les Romains pour améliorer leurs relations avec les dieux, foisonne d’informations sur toutes les techniques qu’ils ont su mettre en œuvre. On apprend ainsi que, dans les livres consacrés aux techniques d’examen des victimes de sacrifices, les Étrusques délivraient les principes de l’étude du foie, considéré comme le siège de la vie parce qu’il est gorgé de sang. Toute anomalie de forme, de couleur ou de proportions faisait l’objet d’une attention particulière. On distinguait ainsi une partie du foie dont le sens concernait l’observateur ou le commanditaire de l’observation, et une autre qui intéressait le sort des ennemis ; on examinait aussi deux fissures qui partagent cet organe en deux lobes distincts, et on observait même ses extrémités saillantes, comme la « tête », une protubérance placée à l’extrémité du lobe droit. OBSERVER LES CIEUX Dans un deuxième type de livres étaient exposés les principes de l’observation de la foudre et des éclairs. On était attentif à leur couleur, leur bruit et leurs effets pour déterminer les intentions des dieux à l’égard des hommes. Le ciel était en effet censé servir de demeure aux dieux, et il suffisait de trouver d’où était parti l’éclair (ou L’intérieur des tombeaux ressemble à celui des maisons. La célèbre tombe des Reliefs, de la %DQGLWDFFLD HVW RUQpH GH EDV UHOLHIV ¿JXUDQW DUPHV FRXWHDX[ SLQFHV IURQGHV ERXUVHV GH cuir et autres objets du quotidien. Photo D.R. la foudre) pour savoir quel dieu se manifestait. Les Étrusques partageaient le ciel en fonction des points cardinaux en quatre quadrants, eux- mêmes subdivisés en quatre, obtenant ainsi seize cases dans lesquelles vivaient leurs dieux. Selon leurs dispositions, ces dieux pouvaient envoyer des foudres de plusieurs types : - « fatidiques », en rapport avec le destin, et donc porteuses d’un enseignement sur l’avenir, - « conseillères », fournissant un avis en cas de projet ou d’entreprise à venir, - « ostentatoires », qui exprimaient une menace, - « monitoires », qui avertissaient d’un danger, - « postulatoires », par lesquelles les dieux réclamaient un sacrifice ou une cérémonie. Mais les hommes ne se contentaient pas d’observer les foudres, ils se disaient capables de les enterrer, de les expier, voire de les provoquer. Le roi de Chiusi, Porsenna, aurait ainsi envoyé la foudre pour libérer la cité de Volsinies du monstre Olta et, en 408 ap. J.-C., des devins étrusques se vantaient encore d’avoir utilisé le même moyen pour repousser l’assaut des troupes du roi wisigoth Alaric contre la ville de Narni en Ombrie. Dans un troisième type de livres, enfin, les Étrusques passaient en revue tout ce qui concernait les rites et les phénomènes naturels étranges ou exceptionnels. Le passage d’une comète, les tremblements de terre et les éruptions volcaniques étaient évidemment redoutés. Les naissances dites monstrueuses et anormales d’enfants ou d’animaux étaient mises sur le compte de la colère des dieux, et des hermaphrodites étaient bannis, brûlés ou noyés. LES ÉTRUSQUES

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