Histoire de l'Antiquité à nos jours

22 D ès le 6 janvier, alors que la paix n’est pas encore faite avec les Prussiens, la Délégation des vingt arrondissements de Paris a rédigé une affiche rouge proclamant : « Place au Peuple ! Place à la Commune ! » Les délégués des arrondissements sont en effet insatisfaits d’opérations militaires incapables de desserrer le corset prussien. Néanmoins, le 28 janvier, l’armistice est signé et des élections législatives organisées. Si Adolphe Thiers prend la tête du gouvernement, Paris reste rebelle. Le mot de « commune » flotte sur toutes les lèvres. Les habitants revendiquent un droit à se gouverner eux-mêmes dans les domaines des finances, de la police ou de l’éducation. Contrairement aux autres villes françaises, la capitale ne dispose pas de maire. Réputée agitée et rétive à l’autorité, la ville est soumise à l’autorité du gouvernement depuis qu’elle collectionne les épisodes de soulèvement populaire d’Étienne Marcel au Moyen Âge aux révolutions de 1789, de 1830 et de 1848. Paris rêve de franchises municipales. Pendant le terrible siège qui a épuisé Paris de septembre 1870 à janvier 1871, la population ouvrière de la capitale s’est radicalisée. Malgré les conditions de vie difficiles, les Parisiens, majoritairement hostiles à la paix, vont élire leur propre gouvernement. Claire L’Hoër Paris gouverné par lui-même Barricade de la Chaussée de Ménilmontant le 18 mars 1871. Photographie. Sammlung Archiv für Kunst und Geschichte, Berlin. © akg-images / Fototeca Gilardi. DOSSIER

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