Extrait Dossiers d'Histoire

8 %ş"-&5  4"*/5ư."-0 Le romand’Aquin, épopéeenversqui relate l’occupation des Vikings et de leur chef Aquin, évoque la période carolingienne et décrit avec précision le site d’Alet, ses alentours, ses murailles et son palais antique. Au départ des Normands, Alet va décliner progressivement (jusqu’à ce qu’au XIII e siècle ses bâtiments publics soient rasés, suite à une révolte des derniers habitants). Il est probable que la montée des eaux, transformant le marais en vaste zone d’échouage possible, ainsi que l’attractivité d’un prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye de Marmoutier et installé sur le rocher de Canalch en 1108, soient à l’origine du déplacement de la population. En 1145, l’évêque d’Alet, Jean de la Grille (traditionnellement appelé à tort Jean de Châtillon), organise le transfert du siège de son évêché vers ce nouveau site, à moins d’un kilomètre d’Alet. -" /067&--& 7*--& Relié au continent par un cordon de sable appelé le Sillon, encadrant une vaste mer intérieure soumise aux marées, le rocher prend alors le nom du légendaire saint Malo. En y transférant le siège de l’évêché, Jean de Châtillon fait du rocher une ville épiscopale dont il devient le seigneur temporel. Il installe le chapitre, collège de chanoines obéissant à la règle de Saint-Augustin, et gouverne avec eux de façon collégiale, formant une coseigneurie. L’importance de ce pouvoir religieux se lit dans l’organisation de la ville. Sur la partie haute du rocher se développe le quartier ecclésiastique : cathédrale, manoir épiscopal, chapelle privée, cours, jardins, tribunal et prison, garenne et colombier, cimetières et pourpris (quartier fermé appartenant au chapitre). Le reste de la ville, rassemblant les habitations et les commerces, est administré par des officiers de la coseigneurie. '035*'*&3 1063 3ˆ(/&3 La ville est sans doute dotée de fortifications dès le transfert de l’évêché. Les plus anciennes, appelées les Petits-Murs, suivent la limite occidentale de la cité. Il s’agit d’une maçonnerie à mortier de terre, sommée de créneaux et merlons, équipée d’archères dont le type ne s’oppose pas à une datation du XII e siècle. Ces fortifications seront modifiées ultérieurement en suivant l’évolution des techniques militaires. Si la muraille est détruite au sud, à l’est et au nord, lors des accroissements de Saint-Malo du XVIII e siècle, les plans dressés par l’ingénieur Siméon Garangeau ont conservé la mémoire du tracé. Les fortifications étaient pourvues de douze tours, quatre poternes et deux portes. La Grande Porte ouvre sur la grève et le marais vers Saint-Servan, et la porte Saint-Thomas donne accès au Sillon. La Grande Porte est une des plus anciennes portes d’entrée de Saint-Malo, elle fait partie de l’enceinte médiévale © SMBMSM

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