Extrait Dossier de l'Art

HANS BALDUNG, L’HOMME D’UNE ÉPOQUE 6 / DOSSIER DE L’ART 275 L’entourage de Dürer et l’humanisme Baldung se distingue d’emblée de ses confrères dans la mesure où il est né dans une famille de lettrés et de juristes, dont plusieurs ont atteint de hautes situations dans l’université ou l’administration. On ne sait ce qui a décidé le jeune homme à entreprendre un apprentissage de peintre, sachant qu’à l’époque encore, à l’exception de l’Italie, ceux que nous appelons les « artistes » restaient considérés comme des artisans – le statut allait certes évoluer assez rapidement au cours du XVI e siècle. Ses années d’apprentissage restent obscures (Strasbourg ou Souabe ?). On sait simplement que son périple de com- pagnonnage le mena en 1503 à Nuremberg dans l’atelier de Dürer, le peintre et graveur le plus renommé de son époque ; on peut supposer que ce qu’il montra au maître fut assez convaincant pour qu’un peu plus tard celui-ci lui laisse, semble-t-il, la gestion artistique de son atelier lors de son second séjour à Venise, entre 1505 et 1507. Même après le départ de Baldung, ils gardèrent visiblement des contacts puisque lors de son voyage aux Pays-Bas en 1520-1521, Dürer emporta des gravures de « Grienhans » (« Jean le vert » en français). Le sobriquet « Grien » lui fut peut-être donné dans l’atelier de Dürer 1 . En tout cas, Q Retable de saint Sébastien , 1507. Huile sur bois, 121,2 x 78,6 cm Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum © Bridgeman Images