Extrait Dossier de l'Art

UNE CITÉ PRODIGIEUSE 8 / DOSSIER DE L’ART 260 indispensable l’essor d’un centre urbain au confluent des grands flux commerciaux internationaux. Au XV e siècle, d’énormes tempêtes avaient créé un nouveau bras de l’Escaut reliant plus directement la ville à la mer du Nord. Quant aux Habsbourg, nouveaux souverains des Pays- Bas, ils avaient opportunément récompensé Anvers de sa fidélité en la gratifiant de nombre de privilèges juridiques et commerciaux. Mais c’est surtout l’esprit d’entreprise des Anversois et de leurs hôtes allemands, anglais, ita- liens, espagnols, portugais ou français 3 qui fit merveille. Indispensables à l’expansion et à la captation du négoce international, les institutions et les techniques commer- ciales et financières furent ainsi mises en place dans le premier tiers du siècle : lettre de change au porteur endossable, assurance maritime, fondation d’une bourse, Anvers au centre de l’économie mondiale Devenue l’une des quatre villes du duché de Brabant, Anvers prit son véritable essor à la fin du Moyen Âge, renforçant sa position d’étape entre l’Allemagne et l’An- gleterre. L’édification, à partir de 1352 2 , d’une splendide cathédrale gothique sur le modèle français (Amiens, notamment) et germanique (Cologne), dotée d’une tour de 123 m porte témoignage de cette montée en puissance. Ce sont pourtant des causes exogènes qui conférèrent à la ville une capacité, inédite dans l’Histoire, à capter une part substantielle du trafic mondial au XVI e siècle. La conjonc- tion géographique, politique, économique était, il est vrai, idéale. L’irrémédiable déclin commercial du port de Bruges au nord et celui, au sud, de Venise (provoqué par l’expansion de l’Empire ottoman en Méditerranée) rendait La saisissante nef de la cathédrale Notre-Dame Photo service de presse © Stad Antwerpen

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