Extrait Dossiers d'Archéologie

Bibliographie de 400000 ans, ce qui en fait l’une des plus riches collections de France. Une réflexion collective est en cours avec le service régional d’Archéologie et le Centre archéologie préventive pour imaginer une réserve mutualisée. Les liens sont renforcés dans le domaine de la recherche avec les universi- tés, l’Inrap et le Centre avec un projet de fouille archéologique programmée est en cours sur le tombeau de Montaigne dans les sous-sols du musée d’Aquitaine (voir p. 60-63). Enfin, parce qu’il est indispensable en matière d’archéologie, et plus largement de patrimoine, d’héritage culturel, d’anticiper, et parce qu’à Bor- deaux le port de la Lune est un bien culturel inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, il convient aussi de décider, de manière collective et partagée, d’intégrer mieux ces éléments du passé dans l’aménagement à venir de la ville et du terri- toire métropolitain, d’en offrir une visibilité accrue dans la lecture contemporaine de la structuration de ces territoires, d’en préserver mieux les res- sources, car elles ne sont pas renouvelables. • DOULAN (C.) — Bordeaux (Carte archéologique de la Gaule, 33/2), Paris, Maison des sciences de l’homme, 2013. LA LONGUE HISTOIRE DE L’ARCHÉOLOGIE BORDELAISE Anne ZIÉGLÉ et Vincent MISTROT Au XVI e siècle, Élie Vinet est l’un des premiers archéologues connus. Il sauve l’autel de fondation de Burdigala (Bordeaux) pour l’exposer à l’hôtel de ville. En 1781, l’académie de Bor- deaux fonde autour de cet autel le premier musée, ancêtre du musée d’Aquitaine, créé en 1962. Les grands travaux urbanistiques des XVIII e et XIX e siècles enrichissent les musées de la ville. La Société archéologique de Bordeaux est créée en 1873. Parallèlement, l’enseignement de l’archéologie progresse : Camille Jullian fonde la chaire d’histoire de Bordeaux et du sud-ouest de la France en 1891. Il faut attendre 1951 pour que Georges Malvesin-Fabre structure l’enseignement de la préhistoire. La recherche préhistorique s’organise à partir de 1956 sous l’égide de François Bordes, qui développe l’Insti- tut de préhistoire et de géologie du quaternaire, ancêtre de l’actuel laboratoire PACEA, tandis qu’est créé pour l’Anti- quité le Centre Pierre-Paris, ancêtre de l’institut Ausonius. Les premières fouilles urbaines commencent dans les années 1970 (allées de Tourny, Saint-Christoly) et se développent pendant les années 1980 et 1990 (marché des Grands- Hommes, place Camille-Jullian, Cité judiciaire) parallèlement à une professionnalisation des acteurs de la discipline. Les années 2000 voient de grands chantiers conduits par l’Inrap s’ouvrir lors des travaux du tramway ou de parkings souter- rains. En 2013, Bordeaux Métropole crée un Centre, qui compte, à l’heure actuelle, plus de quatre-vingts opérations à son actif. Camille Jullian (1859-1933) a fait une grande partie de sa carrière à Bordeaux. Photo agence Roll, 1924. © BnF Vue de la confluence entre la Garonne et la Dordogne. © É. Salard

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