Extrait Dossiers d'Archéologie

l’usager, mais il ne faisait qu’énumérer les destina- tions sans préciser les embranchements à suivre pour rejoindre les différentes directions. LES DOCUMENTS PORTATIFS Les plus célèbres sont les quatre gobelets d’ar- gent de Vicarello découverts en 1852 au nord de Rome, près du lac de Bracciano. Hauts de 9,5 à 15,3 cm, ils se présentent sous la forme de colonnes miniatures énumérant les stations d’étapes de Gadès (Cadix, en Espagne) à Rome. Certains cher- cheurs y voient la reproduction du « milliaire d’or » érigé au Forum romain par Auguste en 20 avant J.-C. Malgré quelques variantes en ce qui concerne les noms et les itinéraires, ils mentionnent comme étapes principales Tarragone, Nîmes et Turin. Réa- lisés entre la fin du règne d’Auguste et le début de celui de Tibère, ces petits indicateurs, faciles à emporter et à consulter, n’ont rien de commun avec des documents officiels. Ils émanent d’une initiative privée et ont probablement été populaires chez les voyageurs au moment de la création ou de la réfec- tion de la route de Gadès à Rome. Les quatre, réa- lisés dans un matériau précieux, sont probablement des ex-voto. Tout aussi commodes pour le voyageur étaient les tablettes d’Astorga, découvertes à Cangas de Onis, en Espagne. Ce sont de petites plaquettes de terre cuite rectangulaires (9 × 12 cm) qui portent en écriture cursive une liste de stations avec indi- cation des distances les séparant. Elles décrivent des routes de l’Espagne, dans les régions de Mérida, Saragosse, Pampelune et La Corogne. Datées du II e siècle, elles portent chacune la signa- ture d’un magistrat municipal, le duumvir , et pré- sentent à leur partie supérieure une terminaison en queue d’aronde percée d’un trou de fixation. « C’est donc la municipalité même qui avait pris soin de faire copier les listes de stations pour les mettre à la disposition du public, précise Albert Grenier. Ces tablettes itinéraires devaient par conséquent être affichées, pour ainsi dire, dans un des bâtiments municipaux, curie ou bureau de poste. ». Compte tenu de leur petite taille, ces indi- cateurs certifiés par le duumvir pouvaient tout aussi bien être délivrés aux voyageurs, qui les fixaient sur leur véhicule pour s’y référer pendant le parcours. LES BORNES MILLIAIRES Érigées le long des voies les plus importantes, elles sont en quelque sorte l’équivalent de nos bornes kilométriques. Ce sont des colonnes de pierre, hautes de 1,5 m à 3 m qui, pour une meilleure assise, reposent sur une base cubique faisant corps avec le fût cylindrique. Sur la partie supérieure, elles Gobelets en argent de Vicarello. Rome, musée national romain. CC - BY Ryan Baumann

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