Extrait Archéologia

38 .... Archéologia - Hors-série n° 34 E ntre 320 et 360 apr. J.-C., la Civitas Cenomannorum , ville des Cénomans, est dotée d’une enceinte monumentale. -œ˜ j`ˆwV>̈œ˜ Àj«œ˜` D ՘ V…>˜}i“i˜Ì d’organisation de la vie politique, administrative et militaire romaine, et participe d’un phénomène observé dans d’autres villes de l’Empire à cette période. Son but est de protéger l’espace urbain, dont la surface va se réduire considérablement, mais aussi d’en montrer la richesse. La ville, les activités urbaines et les habitants čÕ Ãiˆ˜ `i ½ië>Vi ÕÀL>ˆ˜ vœÀ̈wj] i ÀjÃi>Õ `i circulation ne change sans doute pas, déjà inscrit et façonné par les contraintes topographiques et par la conservation de certains espaces publics hérités de la vie civique et religieuse de l’ancienne capitale de cité gallo-romaine qu’était Vindinum . Il comprend des voies principales charretières, qui relient une place publique aux portes de la ville et le long desquelles se développent commerces et ateliers artisanaux, ainsi qu’un maillage régulier de rues secondaires desservant les habitats privés. À l’extérieur des remparts, la ville autrefois très étendue, et d’occupation relativement dense, change de visage. La plupart des grands monuments publics, comme les lieux de bains, de culte et de spectacle, sont détruits et leurs matériaux récupérés et remployés dans la construction de l’enceinte. Des habitations y perdurent toutefois en différents points, mais espacées et environnées de ruines. Elles sont à mettre en lien avec des activités économiques, qu’elles soient artisanales et commerciales – et liées aux axes de circulation, routes et rivière de la Sarthe –, ou bien de subsistance, au sein d’espaces libérés et mis en culture et en pacage. La vie économique est sans doute assez prospère. Le chantier de l’enceinte est coûteux et il témoigne de la volonté de montrer que la ville et son territoire disposent de ressources importantes et stables. Le commerce à longue distance et celui des objets précieux perdurent, mais se tournent désormais vers les régions septentrionales et le monde germanique, sans que les contacts avec l’Orient soient rompus, comme l’atteste la présence de vêtements de soie, de perles importées d’Inde et de médaillons en verre rapportés des pèlerinages engendrés par le nouveau culte chrétien. À la suite de la profonde crise qui le secoue au III e siècle, l’Empire romain est restructuré grâce à quelques réformes et mutations sociales. L’ensemble de la société se hiérarchise sur la base d’une aristocratie bureaucratique et militaire forte. Au IV e siècle, Le Mans possède le statut de ville principale des Cénomans et de préfecture militaire de troupes lètes. À la population civile se mêlent donc des soldats en grand nombre, d’origines diverses, qui sont présents de manière épisodique, suivant les mouvements et campagnes de l’empereur, ou bien de façon plus pérenne pour sécuriser la cité et participer à la perception des impôts. L’alimentation, la cuisine et les repas iÅ>LˆÌÕ`ià >ˆ“i˜Ì>ˆÀià Ü˜Ì `ˆvwVˆià D ViÀ˜iÀ] les aliments eux-mêmes ne se conservant pas. Il faut faire appel aux textes antiques, ainsi qu’à l’archéozoologie et à l’archéobotanique – qui étudient les restes animaux et végétaux – pour savoir de quoi étaient constitués les repas. La vaisselle utilisée à l’époque, en métal, en céramique et en verre, nous apporte également des informations sur les mets consommés et les us du partage de la table. La vaisselle métallique, en fer, en bronze ou en argent, remplissait des fonctions multiples : chaudrons, casseroles et poêles pour la cuisine ; plats pour la présentation ; pichets, coupes VIVRE AU MANS DURANT L’ANTIQUITE TARDIVE Double page précédente : Évocation d’une scène de vie `>˜Ã > ۈi vœÀ̈wji >Õ 6 e siècle, dessin d’Olivier-Marc Nadel. © Musées du Mans Diota, bouteille à deux anses, verre, IV e siècle, H. 22,23 cm, diam. 13 cm. Musées d’Angers, DRAC Pays de la Loire, service régional de l’archéologie. © Musées d’Angers, P. Davi

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