Extrait Archéologia

PANORAMA GÉNÉRAL HORS SÉRIE 9 Carte représentant les principaux groupes de tumulus dans le Massif central, ainsi que les sites évoqués. Le tumulus des Brougues à Saint-Étienne de Chaumeil (Cantal). Jean-Baptiste Delort, éléments de mobilier provenant des fouilles de la nécropole de Mons à Saint-Georges dans le Cantal, aquarelle, 1877. tablement à la charnière des XIX e et XX e siècles que la fouille de tertres funéraires dans le Massif central connaît son paroxysme avec l’intervention de chercheurs proli- fiques comme Pierre Cazalis de Fondouce sur le causse de Blandas, le docteur Pierre Barthélémy Prunières sur le causse de Sauveterre ou encore Jean-Baptiste Delort sur la planèze* de Saint-Flour. Dans les années 1920 à 1930, l’activité de recherche sur les tumulus est particulièrement intense dans les Grands Causses grâce aux travaux du docteur Charles Morel dans la région de Mende, puis du clan archéologique des Chênes Verts conduit par Roger Jeanjean qui intervint sur le causse Méjan entre 1936 et 1939. Il faut ensuite attendre la seconde moitié du XX e siècle pour retrouver une activité de terrain soutenue. Elle se développe aussi bien dans les Grands Causses avec les fouilles conduites par Gilbert Fages en Lozère ou encore celles de Philippe Gruat sur les causses aveyron- nais dans le Cantal sous la direction d’Alphonse Vinatié dès 1960, puis de Pierre-Yves Milcent, Fabien Delrieu et Florie-Anne Auxerre-Géron dans les années 2000. Les travaux conduits par Bernard Dedet dans les Cévennes ou Henri Saumade, puis Éric Durand en Ardèche méri- dionale procèdent de la même dynamique et s’inscrivent dans un renouveau de ces recherches initié dès les années 1980. Cette activité de terrain est également portée par le développement de l’archéologie préventive qui permet la fouille de certains tumulus localisés sur le tracé de l’au- toroute A75 (tumulus de Mons près de Saint-Flour fouillé par Franck Perrin ou de Roumagnac à Sévérac-le-Château fouillé par Philippe Gruat) ou dans l’emprise de projets plus modestes comme la fouille récente de deux tumulus de la nécropole de la Pénide à Espalem en Haute-Loire sous la houlette d’Anne Duny. Grâce à la très bonne conservation des tertres funéraires et à cette activité de recherche qui fut parfois soutenue dès le début du XIX e siècle, le Massif central possède aujourd’hui un corpus de sépultures protohistoriques fouillées qui n’a que peu d’équivalents en France. Il faut également noter que, si le potentiel de recherche de ter- rain reste encore considérable avec plusieurs centaines de tumulus recensés mais non encore fouillés, il demeure cependant bien fragile eu égard au développement récent de pratiques agraires intensives qui composent difficile- ment avec la bonne conservation de cet exceptionnel patrimoine millénaire.

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