Extrait Archéologia

8 ARCHÉOLOGIA Panorama général Fabien Delrieu Pierres dressées sur le tertre du complexe à stèles protohistoriques des Touriès à Saint-Jean-et-Saint-Paul (Aveyron). En arrière-plan, le cirque naturel de Saint-Paul-des-Fonts. Présentation du milieu Le Massif central français est une entité géographique, climatique et géologique très contrastée. Caractérisé par une altitude moyenne élevée et une topographie faisant la part belle aux plateaux d’altitude, ce complexe mon- tagnard présente également une variété de contextes géologiques remarquable. Il est possible de les classer en trois grandes catégories : les karsts (Grands Causses…), les massifs volcaniques (Cézallier, Cantal…) et les mas- sifs primaires (Margeride, Forez ). C’est sur les deux pre- miers cités que se concentrent la très grande majorité des vestiges, notamment funéraires, se rapportant à l’âge du Bronze ou au premier âge du Fer (2000 à 430 avant J.-C.). Certains vastes secteurs du Massif central, du fait de leur altitude élevée, sont restés à l’écart des pratiques agricoles contemporaines intensives qui ont détruit tant de tumulus protohistoriques et de tertres dans d’autres régions. Cette absence de labours a permis la conser- vation optimale des structures archéologiques qui sont encore en élévation de nos jours. Les tumulus sont donc parfaitement visibles dans le paysage et il est possible de les discerner à plusieurs centaines de mètres. Leur struc- ture en pierre (basalte, calcaire…) les a également préser- vés de la forte érosion naturelle qui est aussi bien due à la rudesse du climat qu’au passage répété des troupeaux. Grâce à la conjonction de ces deux phénomènes, une part significative des tertres funéraires protohistoriques de Haute-Auvergne ou des Grands Causses est encore conservée en élévation et parfaitement identifiable dans le paysage. Historique des recherches Cette exceptionnelle conservation des tertres funéraires a très tôt attiré l’attention des archéologues. Ainsi, dès 1820, les premières mentions de fouilles de tumulus voient le jour, comme celles sur le Suc des Demoiselles à Vebret, dans le Cantal, sous la houlette de Jean-Bap- tiste Deribier du Châtelet. C’est à la même période que les premiers tumulus caussenards sont fouillés, dont celui des Sarragats à Sévérac-le-Château en 1831 par Jean-Louis Lescure. Au-delà de ces mentions, c’est véri-

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