Extrait Archéologia

8 Pathé-Baby 9,5 mm. Enseigne de Ceccetto, vers 1931. Collection Fondation Jérôme Seydoux-Pathé. DR The Accident – Planetary Community Chicken, Taxidermie de poulet, verre, bois. 67 x 34 x 60 cm. © Koen Vanmechelen, 2014. Photo Stoffel Hias Qu’est-ce que les visiteurs peuvent s’attendre à découvrir grâce à ces deux manifestations ? M. R. : Sur le plan historique, les visiteurs vont décou- vrir que, selon les périodes, le coq est soit vénéré, soit détesté. C’est un symbole qui a été très fluctuant dans la société française, et son histoire n’est pas linéaire. L. M. : Il s’agit d’un voyage, à travers le temps, pour retrouver les origines présumées de cet animal, mais également en dehors de l’Europe, pour comprendre de quelles manières est appréhendé le coq dans d’autres cultures. Nous exposerons également des sculptures contemporaines de l’artiste belge Koen Vanmechelen, qui englobent toutes les thématiques développées et mêlent art et science. Comme le chien et le chat, le coq est très présent dans notre quotidien. Comment l’expliquez-vous ? M. R. : Certes, il est très présent, mais il y a certai- nement moins de foyers qui ont des coqs que des chats ou des chiens ! Avec ses pattes dans le fumier et sa tête tournée vers le ciel pour pousser son fameux cocorico, il est une sorte de trait d’union paradoxal entre le peuple et la nation, entre la ruralité et les ors de la République. Il pourrait être un symbole ringard, pourtant il est utilisé par les start-up du XXI e  siècle ! Il semble indétrônable, preuve de l’affection sincère que les Français lui portent ! L. M. : Pour des raisons pragmatiques, le coq, et plus largement la poule, sont très tôt devenus familiers des hommes. Faciles à domestiquer, à élever et… à man- ger. La concordance de son chant avec le lever du so- leil a très tôt fasciné, et ses capacités guerrières en ont fait un animal à forte charge symbolique. Et surtout, c’est un motif décoratif qui n’a cessé d’être utilisé sur une multitude d’objets et sur tous supports. Si vous deviez choisir un objet de l’exposition, quel serait votre coup de cœur ? M. R. : L’exposition va présenter une grande diversité d’objets sur lesquels le coq est représenté. Mon coup de cœur va justement à cette juxtaposition d’affiches, d’assiettes, de cartes postales ou de bas-reliefs, qui témoigne de la présence de ce symbole au fil des siècles. Pour la première fois, nous allons avoir une vision large du sujet, voire extra-large, grâce à la com- plémentarité des deux expositions ! L. M. : Difficile d’en choisir un seul. C’est toujours une réelle émotion de voir les estampes du XVIII e  siècle réalisées pour l’ Histoire naturelle de Buffon. Ce sont à la fois des objets scientifiques et artistiques… et des représentations quasi photographiques de la nature ! Et puis il y a tous ces objets qui paraissent anodins, mais qui en disent plus qu’ils n’en ont l’air ; ou encore ceux qui prêtent à sourire ou à rire. C’est aussi un objectif conjoint de nos expositions : donner plaisir à apprendre ! Propos recueillis par Éléonore Fournié

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