Extrait Archéologia

6 Archéologia : Organiser une exposition sur le coq, voilà un sujet original ! Pourquoi avez-vous souhaité mettre en valeur cet animal ? Michel Rouger : L’équipe d’action culturelle du MuséoParc Alésia avait cette idée en tête depuis plusieurs années. Pour nous, c’est une manière de sortir du thème stricto sensu du siège d’Alésia, déjà largement exploré ici, tout en créant des liens avec cette période historique. C’est d’ailleurs, à mon sens, le propre d’une exposition temporaire : élargir le propos d’un musée et espérer toucher un nouveau public, qui ne serait peut-être pas venu pour une exposition purement archéologique ! Lionel Markus : Dans son Histoire naturelle , Georges Louis Leclerc, comte de Buffon, réserve une place toute particulière aux animaux domestiques. Nous avions depuis longtemps pour projet de consacrer une expo- sition à l’un d’entre eux, en combinant une approche à la fois scientifique et artistique. L’équipe du Muséo- Parc Alésia s’est présentée avec ce projet, qui offrait également la possibilité d’un format inédit : deux ex- positions dans une même région, comme deux portes d’entrée différentes sur cet animal, donnant la possibi- lité d’avoir un plus large espace pour aborder toutes les facettes du sujet. L’exposition se divise en deux volets, l’un abordant les aspects symboliques, l’autre les aspects plus naturalistes. Pourquoi ce choix ? M. R. : Cette répartition s’est faite naturellement en rai- son des spécificités de nos deux institutions. Le Muséo- Parc Alésia s’est emparé de l’aspect symbolique, car il fallait expliciter ce qui se cachait derrière la notion de « coq gaulois ». D’où vient cette évidence qui veut qu’aujourd’hui le coq représente la France, alors qu’il ne s’agit pas d’un symbole officiel ? C’est une longue histoire, et l’exposition va en donner les clefs de com- préhension au public. L. M. : Les choix sont apparus naturellement, même si certains objets sont polysémiques et créent des liens entre nos deux sites. Dès que l’on commence à s’in- téresser à cet animal, non seulement on finit par le voir partout, mais apparaît également une multitude de questions dont il faut chercher les réponses : quelles sont les origines sauvages de ce gallinacé ? Quelle place occupe-t-il dans l’histoire évolutive ? De quelle manière a-t-il été domestiqué ? Les aspects purement scientifiques sont rapidement insérés dans une histoire plus vaste, qui fait appel aux croyances, aux mythes et aux rapports que nous entretenons avec le monde animal. « Le coq est un animal fascinant et à très forte charge symbolique » Du 28 avril au 30 novembre 2018, le MuséoParc Alésia et le Musée et Parc Buffon de Montbard nous invitent à découvrir, grâce à deux très belles expositions, l’un des animaux les plus présents dans notre quotidien et dans notre imaginaire symbolique : le coq. Michel Rouger et Lionel Markus, directeurs respectifs de ces deux institutions, nous dévoilent les secrets qui ont présidé à l’organisation de ces manifestations. Michel Rouger. © Christophe Remondière Lionel Markus. © Xavier Spertini

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