Extrait Archéologia

g ŏ łŏĆĊĂŏĥŏ Ĉ Depuis 1937, les recherches archéolo- giques menées à La Marche à Lussac- les-Châteaux (Vienne) ont livré de fascinants objets, témoins d’activités humaines diverses, de l’alimentation à la production de parures. Mais ce sont les pierres gravées découvertes lors des fouilles conduites par Stéphane Lwoĵ et Léon Péricard de 1937 à 1945, puis par Louis Pradel dans les années 1950 et par Jean Airvaux dans les années 1990, qui ont suscité la curiosité des chercheurs. D’une extrême finesse, ces gravures se superposent souvent dans des enchevê- trements denses de traits et leur déchif- frement exige un minutieux travail d’observation. Plus de deux mille blocs, plaquettes et dalles portent ainsi des centaines de motifs soulignant le talent artistique de leurs auteurs et le rapport que les populations entretenaient avec leur environnement. ;\j ]\dd\j \k [\j _fdd\j Au sein de l’art figuratif de La Marche, le thème des représentations humaines occupe une place majeure puisqu’il concerne presque la moitié du corpus d’images. On trouve ainsi un grand nombre de figures féminines dont des femmes enceintes, caractérisées par leur ventre très proéminent, des seins développés et un aspect général très charnu. Exprimant peut-être un idéal de la maternité et de la vie, ce thème récurrent de la grossesse et de la nais- sance, connu avant le Magdalénien par des expressions artistiques du Gravettien et de l’Aurignacien ou dans d’autres sites contemporains de la région (comme sur la frise sculptée du Roc-aux-Sorciers, à une quarantaine de kilomètres de là), souligne l’impor- tance que les groupes humains accor- daient à cette période fragile et essen- tielle de la vie. En revanche, un autre type d’images demeure spécifique au site de La Marche : le portrait. Comme nulle part ailleurs, il y a 16ɯ000 ans, les artistes y ont représenté le corps sans détour, de manière très détaillée et en mouvement. Ils ont doté leurs personnages de vête- ments et de bracelets; ils ont personna- lisé certains individus avec des visages singuliers, aux nez, aux coiĵures, aux expressions bien distinctes, faisant de ces dessins de véritables portraits, voire des caricatures. Avec ces gravures, les Magdaléniens nous laissent une image d’eux, presque un souvenir. Ils expri- ment aussi un bouleversement, un changement inédit dans la façon de se représenter à cette époque – on observe alors ailleurs en Europe des figurations humaines simplifiées et schématiques, voire bestialisées. Au cœur de ce ter- ritoire, les Magdaléniens manifestent ainsi de manière forte et exceptionnelle leur présence particulière, leur rapport au monde et aux autres. Fascinant le grand public, ces gravures de La Marche ne sont pas près de tarir les interroga- tions des chercheurs… =iXeƒf`j ;\YiXYXek# FjZXi =l\ek\j \k E`ZfcXj D„cXi[ CLJJ8:$C<J$:?ÛK<8LO M`jX^\j gXc„fc`k_`hl\j MXjk\ XYi` jflj ifZ_\# c\ j`k\ [\ CX DXiZ_\ j\ e`Z_\ [Xej le\ ]XcX`j\ Xl$[\jjlj [l il`jj\Xl [l G\k`k Dflc`e ~ CljjXZ$c\j$:_k\Xlo% ;Xej Z\kk\ ZXm`k„ cld`e\lj\# `c p X (- ''' Xej# [\j gfglcXk`fej dX^[Xc„$ e`\ee\j j\ jfek `ejkXcc„\j ~ gclj`\lij i\gi`j\j hl\chl\j df`j gXi Xe% ;\ Z\j Xii†kj jX`jfee`\ij# \cc\j eflj fek cX`jj„ [\j kiXZ\j jflj ]fid\ [Ële dfY`c`\i XiZ_„fcf^`hl\ i`Z_\ [\ m\jk`^\j Xik`jk`hl\j% CX eflm\cc\ \ogfj`k`fe [l dlj„\ [\ Gi„_`jkf`i\ `em`k\ ~ c\j [„Zflmi`i% @E=FJ GI8K@HL<J =`^li\j [\ cX Gi„_`jkf`i\ 1 c\j ^iXmli\j [\ cX ^ifkk\ [\ CX DXiZ_\ # aljhlËXl 0 aXem`\i )')( Xl dlj„\ [\ Gi„_`jkf`i\# )( iflk\ [\ Dfekdfi`ccfe# /-*)' CljjXZ$c\j$:_k\Xlo% K„c% 1 ', +0 /* *0 /' \k nnn%cXjXYc`e\%]i :@$;<JJLJ% GifÔc _ldX`e Xm\Z fie\d\ek ]XZ`Xc# g\`ekli\ Zfigfi\cc\ fl jZXi`ÔZXk`fej% JX`ek$>\idX`e$\e$CXp\# dlj„\ [Ë8iZ_„fcf^`\ eXk`feXc\# D8E /)%.0(% Ÿ =i„[\i`Z ;\cXe^c\ :@$:FEKI<% GifÔc [Ële \e]Xek% Dlj„\j [\ Gf`k`\ij# GJ: 000%*%(%.((% Ÿ =i„[\i`Z ;\cXe^c\ <E ?8LK% =`^li\ ]„d`e`e\ \eZ\`ek\% CljjXZ$ c\j$:_Xk\Xlo# dlj„\ [\ Gi„_`jkf`i\% Ÿ =i„[\i`Z ;\cXe^c\

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