Extrait Archéologia

ARCHÉOLOGIA N° 589 / 5 dans l’article Patricia A. McAnany, professeur d’anthropologie et spécia- liste de l’archéologie maya qui se sou- vient des années, voire des décennies, de travail sur le terrain que pouvait représenter jusqu’à très récemment, la cartographie d’une grande cité maya comme celle de Tikal au Guatemala ou Caracol au Belize. L’époque des longues investigations nécessitant de se frayer un chemin à coups de machette dans ėêº ÛėêÆẠÌėèϳº žĸê ³º ăėž³ĄÏááºĄ une zone semble donc bien révolue. Un complexe monumental Conduite par Takeshi Inomata (uni- versité de l’Arizona), une équipe inter- êžđÏóêžáº ž žÏêĈÏ Āė ϳºêđÏĸºĄ ėêº vingtaine de sites grâce à un balayage ºĵºđė» ĈėĄ ĀáėĈ ³º ȰȨȨɯÞè 2 . C’est dans l’État mexicain de Tabasco, au sud- ouest de la péninsule du Yucatan, à la limite occidentale des Basses-Terres mayas, qu’a été découvert le plus important d’entre eux : le complexe d’Aguada Fénix. Les relevés mettent en »Ģϳºêº ėê ÆĄóėĀº ³ɭ»³ÏĸºĈ óĄÆžêÏ- sés autour d’une monumentale plate- ÄóĄèº žĄđÏĸϺáẠĈėĄ»áºĢ»º ³º ȩȨ ¤ ȩȭɯè dont la construction en argile et en terre a nécessité de déplacer entre 3,2 et 4,3 millions de mètres cubes. Longue de plus de 1400 m et large de près de 400 m, elle est quasiment orientée nord-sud. De part et d’autre sont répar- ties neuf allées rectilignes dont la plus longue s’étend sur 6 km. La carte 3D L’absence d’habitations aux alentours pourrait quant à elle laisser penser que ces grands centres cérémoniels exis- taient bien avant les villages, ce qui ĢÏºê³ĄžÏđ èó³ÏĸºĄ êóđĄº ĀºĄºĀđÏóê ³ºĈ processus de sédentarisation dans l’est de la Mésoamérique. Plusieurs questions demeurent tout de è¾èº ºê ĈėĈĀºêĈɐ \ê Āºėđ ºê ºĵºđ Ĉº demander pourquoi ces plateformes si nombreuses furent abandonnées quelques centaines d’années seule- ment après leur construction, vrai- Ĉºè«áž«áºèºêđ ĢºĄĈ ȯȭȨ žĢžêđ êóđĄº ère. Par ailleurs, même si le site fait partie de l’aire maya, les bâtisseurs de ce complexe l’étaient-ils déjà? « Il y ž đóėÛóėĄĈ ºė ėê ³»«žđ žĸê ³º ĈžĢóÏĄ si la civilisation olmèque avait mené au développement de la civilisation maya, ou si les Mayas s’étaient déve- loppés indépendamment, explique T. Inomata dans un communiqué publié par l’université d’Arizona. Notre étude se concentre donc sur une zone clé entre les deux. » Des recherches et des débats à suivre de près donc. Sculpture en pierre calcaire, découverte au cours de la fouille AF1D, représentant peut-être un pécari à lèvres blanches. L’image naturaliste d’un animal contraste avec l’art olmèque, qui dépeint des êtres surnaturels et des individus de haut statut. © Takeshi Inomata ® POUR ALLER PLUS LOIN INOMATA T., TRIADAN D., VAZQUEZ LOPEZ V. A. et al. , 2020, « Monumental architecture at Aguada Fénix and the rise of Maya civilization », Nature . https://doi.org/10.1038/s41586-020-2343-4 dévoile également à l’ouest de la plate- forme principale plusieurs places et voies de communication ainsi que les vestiges de réservoirs. Les datations au žĄ«óêº ȩȬ ºĵºđė»ºĈ ³ėĄžêđ áºĈ ÏèĀóĄ- tantes fouilles conduites sur place ont permis de dater le site entre 1000 et ȰȨȨ žĢžêđ êóđĄº ÁĄºɊ ĄºĀóėĈĈžêđ ėê Āºė plus loin les origines de l’architecture maya monumentale que l’on situait jusqu’à présent entre 600 et 400 avant notre ère. Pour les chercheurs, il pour- rait également s’agir de la plus grande construction maya érigée avant l’arri- Ģ»º ³ºĈ ºêĢžÌÏĈĈºėĄĈɯºĈĀžÆêóáĈɐ Des questions en suspens Quelle était la fonction de ce grand complexe? L’absence de sculptures en ĀϺĄĄº ¤ áɭºĶÆϺ ³ºĈ ĈóėĢºĄžÏêĈ óèèº celles que l’on trouvait dans le même temps chez les Olmèques indique qu’il s’agirait là d’une architecture cérémo- nielle véritablement publique. Elle sug- gérerait ainsi l’existence d’une société plutôt égalitaire. Aucune construc- tion s’apparentant à un temple ou à ėê ĀžážÏĈ êɭž ³ɭžÏááºėĄĈ »đ» ϳºêđÏĸ»º aux alentours, pas plus qu’une struc- ture pyramidale classiquement asso- ciée aux dynasties royales mayas. Nous serions donc bien en présence d’un lieu de rassemblement majeur pour la vie communautaire où avaient peut-être lieu des rituels liés à la terre et à l’agri- culture, ce que suggère la présence ¤ ĀĄóĨÏèÏđ» ³ɭóĵĄžê³ºĈ ºđ ³º ĀóđĈɐ

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