Extrait Archéologia

40 / ARCHÉOLOGIA N° 589 DOSSIER ARCHÉOLOGIE SOUS-MARINE Quels sont les outils technologiques utilisés pour détecter les biens cultu- rels maritimes!? À bord de l’ André Malraux , nous déve- loppons de nouvelles technologies grâce à des partenariats établis dans le domaine de la robotique, tout par- ticulièrement avec le laboratoire de robotique de l’université Stanford en Californie et le LIRMM. La technologie que nous utilisons existe déjà mais notre spécificité est de la dévelop- per pour répondre à nos besoins très spécifiques. Ainsi, nous disposons de sonars à bande latéralemultifaisceaux, magnétomètre, gradiomètre et péné- trateur de sédiments qui détectent des anomalies sur le fond de la mer ou enfouies dans le sous-sol marin. Ces investigations restent limitées à la couche superficielle du sédiment, aux éléments métalliques et aux ves- tiges qui émergent du fond – elles ne concernent donc pas la paléo-faune, souhaiterions le doter de mains hap- tiques. Au moment où il touchera un objet, l’archéologue qui le pilote depuis la surface pourra sentir les textures, et même, avec l’expérience, savoir com- ment vibre ou « résonne » l’objet#; il per- cevra ainsi s’il est brisé ou pas. Le robot est volontairement non doté d’intelli- gence artificielle : il n’est que l’avatar de l’archéologue, dont il est le « porte- parole » des expériences et des com- pétences. La nouvelle version de cette machine permet aux scientifiques d’accéder là où ils ne peuvent physi- quement se rendre. Notre ambition est de pouvoir fouiller dans 500 m ou 1#000 m d’eau avec la même rigueur et en déployant la même méthodologie que sur des chantiers situés par 20 m de fond. C’est bien évidemment une technologie de rupture. par exemple, très abondante dans la Manche et excluent parfois les épaves en bois, dont aucun reste n’est visible ou dont la cargaison n’émet pas de signature magnétique. Nous souhai- terions développer à leur intention une technologie de type sub-bottom 3D (pénétrateur de sédiment volumé- trique) qui aurait un « angle de vue » plus large. L’une desmachines enthousiasmantes de ces dernières années demeure le robot humanoïde Ocean One . En e!et. Ce projet est réalisé en par- tenariat avec l’université Stanford et le LIRMM. Stanford a mis au point la machine mais nous contribuons à son cahier des charges et nous en réalisons les essais. Ocean One K (la version d’ Ocean One qui permet de descendre à mille mètres) répond à des critères précis : cet humanoïde a des mains encore provisoires mais à terme nous Ocean One prélevant des vestiges sur l’épave de la Lune , 2016. © Frédéric Osada!/!Teddy Seguin!/!Drassm « C’est une technologie de rupture »

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