Extrait Archéologia

g ŏ łŏĆĉĂŏĥŏ Ć Dans le monde antique, tant dans l’histoire que dans la mythologie, se détachent deux grandes et inoubliables aventures : celle d’Alexandre le Grand (IV e ɯ siècle avant notre ère) qui porta jusqu’à l’Indus la brillante civilisation grecque; et, avant lui, celle d’Elissa- Didon (IX e ɯ siècle avant notre ère), venue de Tyr, au Levant, pour fonder Carthage, et devenue le symbole du transfert vers l’ouest méditerranéen de la longue mémoire cananéenne, de l’al- phabet phénicien et d’une grande partie de la civilisation orientale. Le\ ]i\jhl\ _`jkfi`hl\ [\ j\gk j`…Zc\j Prêtés par de grands musées italiens et internationaux (dont celui du Bardo à Tunis), exposés sous les arcades du Colisée et dans le Forum romain, de nombreux vestiges dessinent la grande fresque historique des sept siècles d’existence de Carthage, depuis sa fondation jusqu’à sa destruction en 146 avant notre ère. Magnifiquement reconstruite par les Romains, la ville deviendra ensuite un haut lieu de la diffusion du christianisme et de la langue latine, grâce à des personnages de premier plan tels que Tertullien, saint Cyprien ou saint Augustin. L’ambition d’Alfonsina Russo, direc- trice du Parc archéologique du Colisée et commissaire de l’exposition, n’est pas en effet de « s’en tenir aux épisodes bien connus des guerres puniques et d’Hannibal, mais de mettre en évi- dence, grâce aux apports de la recherche scientifique, des travaux historico- philologiques et archéologiques, le rôle décisif des deux puissances rivales dans la dynamique politique et commerciale de laMéditerranée. »Après le stupéfiant sarcophage de la « Prêtresse ailée » (IV e siècle avant notre ère) du musée de Carthage, le visiteur découvre de pré- cieux témoignages du raffinement de l’artisanat punique – bijoux, masques, œufs d’autruche peints, ivoires – large- ment répandu en Afrique, en Sardaigne, à Malte, à Ibiza ou en Sicile. Une stèle représentant un prêtre tenant dans ses bras un enfant rappelle-t-elle les sacri- fices parfois sanglants qui se déroulaient dans les tophets (anciennes aires sacrées dédiées aux divinités phéniciennes)? Les célèbres rostres récemment retrou- vés au large de la Sicile témoignent de la bataille des Égades, cuisante défaite de l’armée carthaginoise qui, le 10 mars 241 avant notre ère, mit fin à la première guerre punique. Devant les projectiles de catapultes, les épées et pointes de javelots, on comprend mieux le regard étonné du vainqueur, Scipion Émilien, contemplant Carthage en flammes au lendemain de sa fin. Malgré la romanisation, la civilisation carthaginoise perdure en Méditerranée; ainsi une dalle du II e siècle de notre ère, retrouvée à Pantelleria, sur l’acropole punico-romaine de Cossyra, porte-t-elle encore une inscription punique. La longue recherche de la ville mythique, que Chateaubriand avait vainement cherchée lors de son voyage à Tunis en 1807, portera ses fruits dans les années 1970 grâce aux campagnes archéolo- giques de l’Unesco coordonnées par l’Institut national du patrimoine, alors dirigé par le grand archéologue tunisien Azedine Beschaouch. ;Xe`\cX =l^Xek`# kiX[lZk`fe :Xifc\ :XmXcc\iX Le [\j ifjki\j i\kiflm„j Xl cXi^\ [\ cX J`Z`c\# k„df`e [\ cX YXkX`cc\ [\j y^X[\j% Ÿ :cXl[`X G\jXZXkfi` IFD< @ddfik\cc\ :Xik_X^\ Á Ifd\# cX eflm\cc\ \ogfj`$ k`fe [l :fc`j„\ i\m`j`k\ c\j jk„$ i„fkpg\j jli cË\ofk`hl\ m`cc\ X]i`ZX`e\ 1 :Xik_X^\ hlËfe e\ ZfeeX`jjX`k hl\ gXi c\j Xlk\lij cXk`ej# \k [feZ gXi c\j p\lo [\ jX i`mXc\# XggXiXŠk [„jfidX`j jflj le afli eflm\Xl% @E=FJ GI8K@HL<J :Xik_X^f% @c d`kf `ddfikXc\ # aljhlËXl )0 dXij )')' Xl :fc`j„\ \k =fild ifdX`e# ''(,+ Ifd\% _kkgj1&&gXiZfZfcfjj\f%`k

RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzNjkz