Extrait Archéologia n°569

4 / ARCHÉOLOGIA N° 569 I À LA UNE pièces préhistoriques, comme le sque- lette du plus vieil Homo sapiens d’Amé- rique du Sud, l’institution conservait également l’extraordinaire collection de Teresa Cristina de Bourbon, compre- nant des objets provenant de Pompéi et de ses environs. La collection Teresa Cristina de Bourbon Princesse du royaume de Naples et des Deux Siciles, sœur du roi Ferdinand II de Bourbon (1810-1859), Teresa Cristina de Bourbon épouse en 1843 D. Pedro II de Alcantara, empereur du Brésil. Également appelée « Mère du Brésil » ou « Impératrice archéologue », elle emporte à Rio de Janeiro, en 1843, des caisses d’objets provenant de Campanie, surtout de la zone dévastée en 79 par le Vésuve. En outre, son frère lui fait envoyer par la suite d’autres éléments mis au jour en Grande Grèce, qui enrichirent la collection brési- lienne de façon inestimable (400 vases) – tel ce cratère italiote représentant le combat entre Étéocle et Polynice. En échange, l’impératrice envoyait à son Sinistre au musée national de RIO DE JANEIRO À la tombée de la nuit, le 2 septembre dernier, un incendie violent s’est déclaré au Musée National de Rio de Janeiro. Cette catastrophe a ému le monde entier car pendant plus de six heures elle n’a pas pu être maîtrisée, entraînant la destruction totale de la prestigieuse institution et de ce qu’elle contenait. Si le bilan de cette catastrophe n’est pas encore connu, il est plus que probable que l’entièreté de la collection Teresa Cristina de Bourbon soit partie en fumée… Un sinistre annoncé et dénoncé D’après la presse, le musée n’avait ni portes coupe-feu, ni extinc- teurs, ni détecteurs de fumée. On suppose qu’un court-circuit est à l’ori- gine de l’incendie; les journaux locaux ont d’ailleurs insisté sur la négligence obser- vée depuis des années dans des salles enva- hies par les termites et par l’humidité en sous-sol. Il est vrai que le musée a perdu la moitié de ses crédits entre 2013 et 2017, la culture étant le parent pauvre en ces temps de crise économique. Et pourtant les collections de ce musée, créé en 1818, étaient plus que prestigieuses! Si la presse a surtout signalé les pertes de Cratère à calice italiote de Grande Grèce. La scène principale montre le combat entre Étéocle et Plynice. Fin du IV e siècle avant notre ère. Campanie. © Museu Nacional-UFRJ, 2018 Oenochoé corinthienne avec bouchon. Environ 600-575 avant notre ère et provenant de Grèce. © Museu Nacional-UFRJ, 2018

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