Extrait du livre : Tell Ahmar

119 Une vitrine du pouvoir assyrien aux portes de l’Ouest ? Questions d’iconographie Malgré ses lacunes et de manière très exceptionnelle, cet ensemble reflète ce qu’a été la décoration du palais et permet de s’interroger sur l’existence d’un ou plusieurs programmes successifs, ainsi que sur le discours que les peintures devaient porter. Connaître le plan d’ensemble du palais et son décor complet permettrait assurément de mieux comprendre qui résidait dans ce palais et à quel(s) endroit(s), ce qui éclairerait d’un jour plus assuré les fonctions des différents espaces et de leurs décors. Mais en l’état des données disponibles, sachant que ce palais et son décor ont désormais irrémédiablement disparu, l’iconographie qui nous est parvenue mérite d’autant plus d’être examinée dans sa globalité, à la recherche des messages et des goûts qui ont présidé à leur conception, qu’elle ait été simultanée ou non. Le roi omniprésent ? En l’état des peintures retrouvées par les fouilleurs, qu’elles aient été copiées ou seulement décrites, trois salles ont livré des images du roi (XXIV, XXVII, XLVII). Il devait probablement figurer ailleurs à l’origine, ne serait-ce que dans la salle du trône XXII. En l’état, le souverain apparaît neuf fois 1 sur les relevés, dont quatre dans la salle XXIV, deux dans la salle de bains XXVII du même appartement 1, puis trois fois dans la salle XLVII de l’appartement 2 (où il apparaissait peut-être quatre fois comme dans la salle XXIV, mais le décor n’y était pas entièrement conservé). L’ensemble de peintures retrouvé dans le palais de Kar-Salmanazar est exceptionnel à plus d’un titre, notamment par sa qualité et son importance. Sans compter l’étage écroulé, bien des salles avaient néanmoins perdu leurs décors et bien des peintures manquaient ou étaient trop abîmées dans les salles encore ornées. Dans certaines salles, telles que les pièces XXVI ou XXV, on ignore si les frises retrouvées étaient les seuls éléments de décoration des murs ou si des frises narratives les complétaient initialement. Ces nombreuses pertes et lacunes rendent délicate l’analyse globale de l’ensemble. Elle seule permet pourtant de mieux comprendre le discours véhiculé par le décor du palais, l’origine des artisans qui l’ont réalisé et le choix même de la technique picturale ou encore le moment de leur commande. Cette dernière reflète sans doute un arbitrage pratique au moment de leur commande, au sujet de laquelle on peut seulement proposer des hypothèses de datation. Un programme ou plusieurs Pages précédentes : Détail de la fig. 59 Page de gauche : Détail de la fig. 67 Ci-dessus : Détail de la fig. 57

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