Extrait

L e présent ouvrage est consacré à l’une des périodes les plus brillantes de l’histoire de la Savonnerie. Dans la première partie du XIX e siècle sont sortis de ses ateliers, notamment sous la Restauration, bon nombre de tapis de pied qui par leurs modèles, leur coloris, la qualité de leur exécution peuvent rivaliser avec les productions antérieures de cette manufacture. Tous sont étudiés ici, en suivant les étapes de leur fabrication jusqu’à celles de leur utilisation 1 . L’administration générale du Mobilier national et des manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie conserve aujourd’hui un ensemble exceptionnel de gouaches, composées en vue de la réalisation des tapis destinés, pour la plupart, aux salles d’apparat des résidences impériales ou royales. Ces gouaches sont dues pour l’essen- tiel à Jacques-Louis de La Hamayde de Saint-Ange, plus rarement à Jean-Démosthène Dugourc, ou, à l’époque de la monarchie de Juillet, à Léon Feuchère. La quasi-totalité de ces dessins, rassemblés à partir de 1827 dans le Recueil de dessins des Tapis et Tapisseries du Mobilier de la Couronne , cité dorénavant Recueil du Mobilier de la Couronne, est ainsi à l’origine des tissages exécutés par la manufacture de la Savonnerie depuis 1806. Ce Recueil n’avait cependant jamais été précisément étudié. Sans méconnaître l’importance de la publication d’Ernest Dumonthier, administrateur du Mobilier national, qui le révéla au public en 1911 sous le titre Recueil de dessins de tapis et de tapisseries d’ameublement du Mobilier de la Couronne, celle-ci date d’un siècle et ne comporte pas d’étude scientifique. Par ailleurs, prenant quelques libertés avec la présentation d’origine telle que le dessinateur Saint-Ange l’avait conçue, Dumonthier ne reproduit pas toutes les gouaches (aucune de la monarchie de Juillet), les déplace ou les regroupe différemment, modifie parfois les emplacements des inscriptions portées sur les feuilles et les redistribue. Aux gouaches du Mobilier national, il convient d’ajouter celles, peu nombreuses, du fonds Duvivier appartenant aux Archives nationales pour les tout premiers tissages du XIX e siècle (Consulat et début de l’Empire) comprenant un dessin de Charles Percier et trois de Jean-Jacques Lagrenée, dit Lagrenée le Jeune, dont la précieuse gouache de 1803, modèle du tapis offert au pape Pie VII par Napoléon en 1805, et enfin un projet d’Eugène Viollet-le-Duc datant de 1849, acheté par le musée des Arts décoratifs de Paris en 1929. I NTRODUCTION

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