Extrait du livre : L'histoire du porte-monnaie

Le succès de Jean de Chartres dans le Bourbonnais est suggéré non seulement par la faveur dont il jouit auprès des ducs, mais également par la reprise de son langage par d’autres sculpteurs. La Sainte Barbe de l’église Saint-Hippolyte de Jaligny en est un bon exemple (cat. 24 ). La sainte, qui est peut-être à mettre en rapport avec les seigneurs de Jaligny, Guy d’Amboise et Françoise de l’Espinasse, rappelle dans son visage les traits de la Tête de jeune fille du musée Anne-de-Beaujeu 13 ; son drapé, animé par des plis très vibrants et irréguliers, est un écho de celui de Marie dans la Vierge en gloire du vitrail des Popillon à la cathédrale de Moulins (ill. 12 ). Un reflet de l’œuvre de Jaligny nous est enfin donné par la Sainte Barbe du musée Anne-de-Beaujeu, qui proviendrait de la chapelle de l’ancien hôpital Saint-Joseph de Moulins (cat. 25 ). Bien qu’il s’agisse d’une œuvre modeste, sa polychromie nous permet d’apercevoir un trait majeur de cette tradition sculp- turale, qui a souvent disparu au gré des restaurations : l’impor- tance de la symbiose entre la pierre et les couleurs. Notes 1. Dupieux 1946, p. 15-20, Pradel 1953, p. 74. 2. Grassoreille 1887, p. 102. 3. Crépin-Leblond 2014. 4. Michel 1899. 5. Pradel 1946. 6. Baudoin 1998, p. 219-234. 7. Elle est publiée cette année-là par Paul Vitry (Vitry 1901, p. 312). Le négatif de cette photographie, conservé à la Médiathèque du patrimoine (fonds photographique Paul Vitry), permet de lire sur le cou le numéro 96 de l’inventaire de Claude Alfred Bertrand, dont la fiche correspondante n’a pas encore été retrouvée. 8. Sur le rapport entre l’art de Jean Hey et les statues de Chantelle, voir Lorentz 2008. 9. B. de Chancel-Bardelot, in Paris 2010-2011, p. 180-182, n o 73. 10. B. de Chancel-Bardelot, in Paris 2010-2011, p. 182-183, n o 74 ; Eadem , in Tours 2012, p. 208-209, n o 46. 11. Ibidem . 12. Ces statues ont perdu les têtes et les mains. Néanmoins, un fragment de la main gauche resté accroché au corps du Saint évêque (inv. 1047) montre qu’elle avait été exécutée en albâtre ou en marbre. 13. Pradel 1946, p. 56. 36

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