Extrait du livre : La peinture religieuse en France

193 Traiter ensemble de toutes les provinces du royaume est une gageure : malgré la centralisation du royaume de France opérée sous le règne de Louis XIV, la carte diocésaine demeurait disparate par bien des aspects pendant les Lumières. Les difficultés liées aux contrastes territoriaux sont de plus redoublées par le traitement inégal des provinces par les chercheurs. Certains diocèses n’ont fait l’objet que d’études ponctuelles ; d’autres ont été étudiés en détail, mais les travaux de recherche sont parfois inexploitables : l’examen, sans distinction de provenance, des tableaux commandés au XVIII e siècle et de ceux, anciens, mais placés dans l’église après 1789, est fréquent. De plus, les auteurs de monographies d’édifice ont longtemps privilégié l’étude exclusive des maîtres-autels, ce qui empêche une véritable synthèse de la peinture religieuse paroissiale. La nature des sources d’archives disponibles explique en partie une telle préférence : les contrats retrouvés, en aussi petit nombre qu’à Paris, concernent avant tout le maître-autel, objet de tous les soins d’une paroisse et élément le plus onéreux du décor sculpté et peint. Les inventaires révolutionnaires peuvent parfois suppléer les archives Pages précédentes M ICHEL F RANÇOIS D ANDRÉ -B ARDON L’Adoration des reliques de crânes , 0,528 sur 0,636 m, vers 1733-1734, Washington, National Gallery of Art, don de Lewis Einstein. Page de gauche J EAN J ACQUES L AGRENÉE Saint Paul devant l’Aréopage (détail), huile sur toile, env. 4,40 sur 3,20 m, 1771, Lisieux, cathédrale Saint-Pierre. N ICOLAS S ANSON La France et les environs, jusques à l’Estendüe de l’Ancienne Gaule, divisée en ses Primatiats, Provinces Ecclesiastiques, Diocèses des Archeveschés et Eveschés , Paris, 1718, BnF. Les églises paroissiales de province Chapitre III

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