Extrait livre François POMPON

26 « Et puis, petit à petit, j’élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable » François Pompon, cité par Robert Jardillier, François Pompon, statuaire bourguignon, 1855-1933 , 1936. Dromadaire , 1906-1930 Bronze, fonte Valsuani, H. 15 ; L. 7 ; P. 23,3 cm Dijon, musée des Beaux-Arts. Dépôt du Muséum national d’histoire naturelle Escargot , 1927 Plâtre, H. 4,8 ; L. 4,8 ; P. 9,7 cm. Dijon, musée des Beaux-Arts Dépôt du Muséum national d’histoire naturelle La voie de la liberté Pompon trouve les modèles de son répertoire d’animaux domestiques et de la ferme l’été, dans les basses-cours à la campagne, et les animaux exotiques le reste de l’année au Jardin des plantes. Grâce à un petit établi portatif qu’il s’est-lui même fabriqué, il modèle sur le vif, à la terre glaise, l’animal choisi. À ce stade, l’étude est encore réaliste et descriptive, comme il se plaît à le rappeler lui-même : « Je fais l’animal avec presque tous ses falbalas 2 ». Ensuite, les formes qu’il simplifie pro- gressivement sont longuement retravaillées en atelier, et comme un galet qu’on use, il lisse les surfaces, fai- sant peu à peu disparaître un grand nombre de détails qui ne sont pour lui qu’anecdotiques : « Et puis, petit à petit, j’élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable ». Libéré de la figure humaine, de son schéma vertical obligatoire et son naturalisme convulsé, Pompon découvre dans le monde animal la liberté de l’expérience inédite. Ce qu’il conçoit comme indispen- sable repose sur le rendu de la vérité du mouvement et du volume fondamental.

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