Extrait

HIST. Vente Lenglier, 24-27 décembre 1832, n o 32; Adolphe Jomouton (1844-1918), Namur; sa vente galerie Georges Giroux, Bruxelles, 7 juin 1918, n o 172; Snutsch, Bruxelles; acquis par le musée par l’intermédiaire de la galerie Georges Giroux, 1922. BIBL. Jamot, 1922, p. 129-133, 301-302; Jamot, 1923b, p. 158, 162; Dimier, 1926, p. 41; Jamot, 1929, p. 47, 75, 80, 87-88, 103; Fierens, 1933, p. 12, 14, 33, 42-43, n o 12, p. 63; Alfassa, 1934, p. 202, 205; Bloch, 1934, p. 350; Isarlo, 1934, p. 178; Jamot, 1934, p. 12-13; Longhi, 1935 (réed. 1972), p. 17; Isarlo, 1938, p. 15, n o 55, p. 42; Blunt, 1953, note 170, p. 218; Vergnet- Ruiz et Laclotte, 1962, p. 42, 243; Berne-Joffroy, 1978, p. 74, 76-77; Blunt, 1978, p. 874; Chastel, 1978, p. 17; Brejon de Lavergnée et Dorival, 1979, p. 280; Cuzin, 1979, note 14, p. 70; Mérot, 1979, p. 425; Rosenberg, 1979, p. 93; Lacambre, 1985, p. 72-73; Matteoli, 1990, p. 27, 31, n o B32, p. 84-85; Rosenberg, 1993, n o 31, p. 79; Bergeot, 1997, n o 33, p. 90-93; Liot, Delot et Mouton- Richard, 2002, p. 39-41; Dickerson et Bell, 2016, n o 25, p. 200-204. EXP. Paris, 1923, n o 3; Paris, 1931, n o 32; Londres, 1932, n o 124 (Commemorative Catalogue, n o 105); Paris, 1934, n o 33; Paris, 1934-1935, n o 80; Paris, 1938, n o 37; Paris, 1953, n o 10; Rome, 1956-1957, n o 176; Paris, 1958, n o 92; Washington, Toledo et New York, 1960- 1961, n o 29; Paris, 1978-1979, n o 3; Montréal, Rennes et Montpellier, 1993, n o 44; Lens, 2017, n o 3. Vénus est venue séduire son époux Vulcain afin qu’il forge des armes pour Énée: la déesse est une toute jeune femme, sensuelle presque malgré elle, qui paraît gênée en montrant gauchement son sein et en relevant sa robe pour dévoiler sa jambe, face à un Vulcain assis semblant accablé par la chaleur de la forge. Trois forgerons sont au travail à la lueur de la flamme à l’arrière-plan: deux s’appliquent à leur tâche, mais le troisième n’a pas pu résister au désir d’admirer la déesse. Il se retourne et la fixe du regard. Autre détail troublant de vérité: le petit Amour qui accompagne Vénus s’avance avec précaution dans l’atelier, s’accrochant à la robe de sa mère, à la fois effrayé et fasciné par l’armure posée à terre aux pieds de Vulcain. Ces détails touchants mêlent naïveté, justesse psychologique et naturalisme. Ils participent de cette poésie singulière des tableaux mythologiques des Le Nain que Thuillier rapprochait du mouvement burlesque en littérature. Vénus dans la forge de Vulcain est longtemps demeuré la seule composition mythologique connue des frères Le Nain. Elle est apparue lors de la vente de la collection Jomouton en 1918. Sur les conseils avisés de Paul Jamot, le musée de Reims l’a acquise en 1922. Celui-ci a immédiatement consacré une étude approfondie au tableau dans la Gazette des Beaux-Arts . C’est le premier d’une série de textes où il propose une répartition des tableaux entre les trois frères. Pour Vénus dans la forge de Vulcain , Jamot juge l’attribution à Louis peu vraisemblable, car l’esprit lui paraît trop éloigné de celui des grandes scènes paysannes: «Dans la belle et curieuse toile acquise par le musée de Reims, l’esprit vient de Louis, mais la main n’est pas celle de l’homme qui a peint, vers le même temps, le Repas de la collection La Caze et La Famille de paysans . L’auteur de ces austères chefs-d’œuvre a du génie, un génie simple et puissant, mais il n’a pas l’adresse, le pinceau coulant dont on observe les effets, d’ailleurs fort agréables, dans la Vénus de Reims. La palette, aussi, est différente. Rien des tons crayeux, des blancs purs, des chairs blafardes qui caractérisent Louis. L’idée de représenter Vénus nue, fût-elle seulement une belle et saine et douce paysanne, et, nu aussi, son fils l’Amour, ne fût-il qu’un joli enfant blond aux yeux bleus, semble bien contraire aux habitudes de Louis Le Nain» (1922, p. 301-302). En 1935, Roberto Longhi a proposé de corriger l’attribution en classant le tableau au sein du groupe «Louis». Cette proposition est aujourd’hui unanimement acceptée. La Vénus constituerait la contrepartie mythologique de La Forge (cat. 20). C’est une peinture magistrale, d’une grande sensualité, avec une touche libre et maîtrisée et une grande subtilité dans le coloris. Elle réunit les personnages avec un tel naturel que la composition semble relever de la scène de genre plutôt que de la peinture d’histoire. 29 Louis Le Nain Vénus dans la forge de Vulcain Signé en bas à droite: Lenain Pin. A o . 1641. 1641 Huile sur toile H. 1,50; L. 1,17 Reims, musée des Beaux-Arts, inv. 922.21 180

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