Extrait du livre :

151 Baudrier porte-épée France, vers 1620-1640 Cuir, peau, velours, broderies de fils et de fils métalliques H. 0,770 m ; l. 0,240 m Prov. : affectation du musée de Pierrefonds, 1880 Inv. 3919 I / J 953 La richesse du décor de ce baudrier témoigne de la fortune de son propriétaire. Il est fait de cuir doublé de velours marron, rehaussé de broderies de fils métalliques garnies de lames d’argent et muni de boucles dorées au vernis. Il n’est pas spécifiquement militaire puisqu’au XVII e siècle les équipements réglementaires n’existent pas, il a donc pu faire partie du costume civil. À une époque où les unités s’administrent comme des entreprises, l’État n’intervient pas dans la tenue que choisissent les hommes qu’il emploie. Le luxe dont s’entourent certains officiers n’a donc de limite que leurs moyens. Lorsque l’État professionnalise le métier et encadre mieux la gestion des régiments, ces démonstrations tendent à décroître sans jamais disparaître néanmoins. L’adoption de l’uniforme représente des enjeux disciplinaires et économiques pour l’armée, elle révèle aussi les tensions sociales qui sont à l’œuvre. En effet, l’uniforme efface les distinctions de naissance et de moyens qui pouvaient transparaître dans la tenue des officiers. Ceux d’extraction la plus élevée y sont donc réticents. D’autres le critiquent car, à son apparition, il aspire également à gommer les différences entre le haut et le bas de la hiérarchie militaire. DP

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