Extrait

10 la lumière dans les collections du garde-meuble Le Mobilier national conserve une riche collection d’objets d’ameublement liée à la lumière qu’il a héritée du Garde-Meuble royal et impérial. Une partie importante de celle-ci est exceptionnelle de qualité. Elle fut acquise pour les appartements royaux et impériaux des palais, à la fois lieu d’exercice du pouvoir et résidence de vie. Une autre partie plus usuelle de cette collection n’en est pas moins intéressante. Ces différences s’expliquent par la diversité des lieux que le Garde-Meuble a toujours eu pour mission de meubler, que ce soit les grands appartements de représentation, les petits appartements royaux ou impériaux et les très nombreux autres au degré de représentativité variable. Si éclairer a nécessité des achats répétés d’objets, tant auprès de fabricants de bronzes que de lampistes, leur entretien, nécessaire et conséquent, fut une exigence. Cette activité autour de la lumière, lumière qui se multipliera au fil des années, va provoquer l’intervention de corps de métiers très diversifiés. LA RICHESSE DE LA MATIÈRE La réalisation de ces luminaires justifie, pour la majorité d’entre eux, l’emploi des meilleurs matériaux. Ils contribuent à donner, pour les plus majestueux, une impression de puissance, de grandeur et de majesté particulièrement recherchée dans les pièces d’apparat des palais. La recherche décorative, la finesse de la ciselure, les belles dorures « toujours chère(s) (1) » et les patines variées participent aux effets souhaités. Le marbre, employé dans ses différentes variétés, naturellement sobre et austère, constitue un support de choix à tout un ensemble d’ornements. Enfin la beauté des cristaux, lorsque ces objets en sont garnis, donne aux pièces qu’ils éclairent un éclat particulier. Plusieurs sortes de cristal pouvaient garnir principalement les lustres, les bras de lumière ou les girandoles. Le cristal de roche, « le plus transparent, le plus brillant de tous, mais aussi le plus cher ; [y est de ce fait rarement employé] dans l’ameublement (2) ». Quand sous l’Empire les objets en sont enrichis, il s’agissait généralement de cristaux récupérés d’autres lustres ou entreposés au Garde-Meuble. Quand, en 1807, la maison « Chaumont fabricant de lustres et de dorures […] et Valentin lustrier » sont chargés de fournir deux « grands lustres à 24 lumières » pour la salle du trône au palais des Tuileries (3) , il est en effet prévu de prélever les cristaux de roche parmi ceux présents en réserve et sur un lustre rentré de l’appartement de l’impératrice aux Tuileries (4) . En 1809, il sera demandé à Thomire, Duterme et compagnie de livrer Lustre à cinquante-six lumières en bronze doré et cristal, entre 1852 et 1860, en dépôt dans la salle des fêtes du palais de l’Élysée. Coll. Mobilier national, notice 153. LA LUMIÈRE DANS LES COLLECTIONS DU GARDE-MEUBLE

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