Extrait Virgule

8 v e r s . . . L A M U S I Q U E 8 Des débuts très CLASSIQUES Passionné depuis tout petit par la musique, Léo Ferré dévore aussi, dans ses jeunes années, les œuvres de poètes du XIX e siècle|: Mallarmé, Rimbaud, Baudelaire, Verlaine… Très jeune, il intègre la maîtrise de la cathédrale de Monaco. Imprégné par cet apprentissage musical pratique et par ses goûts déjà affirmés, il compose à l’âge de 14 ans un Kyrie polyphonique à trois voix et une chanson sur un poème de Verlaine, Soleils couchants . Peu à peu, il se spécialise dans la mise en musique de textes poétiques, reprenant ses poètes favoris tout en s’essayant à l’écriture de ses propres textes. Un chanteur ENGAGÉ Le climat politique sous l’Occupation, le cadre rigide de l’éducation que lui donne son père et sa scolarité dans un pensionnat religieux strict le conduisent à remettre en cause toute forme d’autorité et d’abus de pouvoir. Sa vocation de compositeur- interprète se confirmant, il utilise son art pour appeler à l’insoumission et à la révolte. Dès les débuts de l’histoire de la chanson, au Moyen Âge, la place de l’interprète est primordiale, comme en témoignent les troubadours et les trouvères qui sillonnaient la France en quête de spectateurs avides de divertissements. S’inscrivant dans cette lignée de musiciens médiévaux proches de leur public, Léo Ferré compose plus de 700 chansons|! pas erelle s Les chansons de LÉO FERRÉ (1916-1993) Le musicien POÈTE Léo Ferré n’entend pas faire de distinction entre mélodie et poésie, mais il écrit aussi des poèmes sans support musical. S’il ne s’inscrit pas dans un mouvement artistique précis, il se rapproche des surréalistes de son temps ; André Breton devient même son ami. Sa pratique de la poésie lui permet d’appréhender avec plus de justesse les textes de ses poètes favoris et, ainsi, de les mettre en musique sans les trahir. © akg-images / Mondadori Portfolio / Angelo Deligio (photographie de Léo Ferré prise à Rome en 1972) J Fort de son parcours artistique et littéraire, Léo Ferré affirme que pour lui, la poésie n’est pas «|hermétique|» mais qu’au contraire, elle possède une clé|: le compositeur lui-même|! La clé poésie! de la La poésie est une clameur, elle doit être entendue comme la musique. “ (Léo Ferré, Préface extraite de l’album « Il n’y a plus rien », 1973) “